2-17 juin 2013
Turquie. Répression du mouvement de contestation
Le 2, le mouvement de contestation dirigé contre le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, qui a débuté en mai à Istanbul, est marqué par la mort d'un premier manifestant.
Le 3, Recep Tayyip Erdogan, qui a qualifié les manifestants d'« extrémistes » ayant des « liens » avec l'étranger, part en visite au Maghreb.
Le 4, le vice-Premier ministre Bülent Arinç, qui assure l'intérim, juge « erronée et injuste » l'intervention brutale des forces de l'ordre contre les manifestants au premier jour du mouvement. Les jours suivants, le président Abdullah Gül et Bülent Arinç reçoivent des représentants du mouvement de contestation, afin de tenter de ramener le calme dans la rue.
Le 7, Recep Tayyip Erdogan, de retour en Turquie, appelle à « la fin immédiate des manifestations ».
Le 11, les forces de l'ordre reprennent le contrôle de la place Taksim, à Istanbul, sans violences excessives, évacuant en priorité les groupes révolutionnaires, illégaux pour certains, qui occupaient le site.
Le 12, le Premier ministre rencontre des représentants de la contestation choisis par le pouvoir, alors que la plate-forme de Solidarité de Taksim, qui regroupe les associations impliquées dans les manifestations, apparaît divisée. Recep Tayyip Erdogan évoque l'idée d'un référendum sur le projet d'aménagement du parc Gezi et de la place Taksim, projet qui est à l'origine du mouvement de protestation.
Le 13, le Parlement européen adopte une résolution dénonçant l'attitude du pouvoir turc face aux manifestants. Il rappelle que la Turquie, « en tant que candidate à l'Union européenne, est tenue de respecter et de promouvoir la démocratie et de renforcer les droits et libertés démocratiques et humains ». Le gouvernement dénonce vivement ces critiques.
Le 15, les forces de l'ordre évacuent le parc Gezi.
Le 16, lors d'un meeting à Istanbul, quelque trois cent mille militants du Parti de la justice et du développement (AKP) apportent leur soutien à Recep Tayyip Erdogan, qui accuse l'opposition d'avoir provoqué les émeutes, dénonce l'attitude de la presse étrangère et de l'Union européenne, et met en cause « la finance internationale » soupçonnée de vouloir déstabiliser le gouvernement turc.
Le 17, Bülent Arinç agite la menace d'une intervention de l'armée contre les manifestations illégales. Longtemps opposée au pouvoir islamo-conservateur de l'AKP, l'armée est désormais dirigée par un général loyal envers le Premier ministre.