2-18 décembre 2015
Syrie. Adoption d’un processus de paix par le Conseil de sécurité.
Le 2, le Parlement britannique autorise l’extension à la Syrie des frappes aériennes menées contre les positions de l’organisation État islamique (E.I.) en Irak depuis octobre 2014. En août 2013, il avait rejeté l’emploi de la force contre le régime de Bachar al-Assad.
Le 3, l’aviation britannique effectue son premier raid contre une installation pétrolière en Syrie.
Le 3 également, les ministres des Affaires étrangères turc Mevlut Çavuşoğlu et russe Sergueï Lavrov se rencontrent à Belgrade pour la première fois depuis l’accrochage de novembre entre leurs aviations. Le premier transmet au second les condoléances de son pays, mais pas ses excuses officielles comme l’exige Moscou.
Le 4, le Parlement allemand autorise l’envoi en Syrie de six avions de reconnaissance, d’un avion ravitailleur et d’une frégate, servis par quelque neuf cents soldats, dans le cadre de la coalition internationale contre l’E.I.
Le 9 débute l’évacuation de deux à trois mille rebelles du dernier quartier de Homs qui échappe encore au contrôle de l’armée, en application d’un accord conclu sous l’égide de l’O.N.U. La province de Homs reste quant à elle en grande partie aux mains des insurgés et de l’E.I.
Les 9 et 10, à Riyad, les représentants de l’opposition politique et militaire s’accordent pour négocier avec le régime sur la base de la déclaration de Genève de juin 2012 qui prônait la mise en place d’une « entité gouvernementale provisoire » dont les membres seraient désignés par « consentement mutuel ». Ils exigent toutefois le départ du président Bachar al-Assad dès le début de cette transition.
Le 17, le Conseil de sécurité de l’O.N.U. adopte à l’unanimité la résolution 2253 présentée par les États-Unis et la Russie, qui vise à renforcer la lutte contre le financement de l’E.I. en appelant notamment les États membres à faire de celui-ci « un grave crime dans leurs lois nationales ».
Le 18, le Conseil de sécurité adopte à l’unanimité la résolution 2254 sur le processus de paix en Syrie. Celle-ci prévoit l’engagement dès janvier 2016 de négociations entre le régime et l’opposition, qui doivent aboutir dans un délai de six mois à l’établissement d’« une gouvernance crédible, inclusive et non confessionnelle » chargée de rédiger une nouvelle Constitution et d’organiser des élections dans les dix-huit mois sous le contrôle de l’O.N.U. Un cessez-le-feu doit entrer en vigueur, qui ne doit pas s’appliquer aux actions contre l’E.I. ou le Front al-Nosra, groupe djihadiste lié à Al-Qaida. Le sort du président Bachar al-Assad ainsi que la composition de la délégation de l’opposition ne sont pas évoqués.