2-19 octobre 2007
Pakistan. Retour de Benazir Bhutto et regain de violence
Le 2, les députés de l'opposition membres du Parlement national et des assemblées provinciales – qui élisent le chef de l'État – démissionnent en signe de protestation contre la candidature à l'élection présidentielle du général Pervez Moucharraf pourvu des fonctions de chef d'état-major, ce qu'interdit la Constitution, selon eux.
Le 5, le régime décrète l'amnistie des responsables politiques et des membres de l'administration en poste de 1988 à 1999 concernant les accusations de corruption pesant sur eux. Cette mesure, prise sous la pression de Washington, résulte d'un accord conclu la veille entre le général Moucharraf et l'ancien Premier ministre Benazir Bhutto, qui ouvre la voie à un éventuel partage du pouvoir entre les deux anciens rivaux. Benazir Bhutto et son mari Asif Zardari, qui vivent en exil à Londres, étaient poursuivis pour corruption.
Le 6, le général Moucharraf est réélu à la tête de l'État par les membres du Parlement fédéral et des assemblées locales. La Cour suprême demande toutefois à la commission électorale de ne publier les résultats qu'une fois achevé l'examen des requêtes en invalidation de la candidature de Pervez Moucharraf déposées par l'opposition. Le scrutin se déroule sur fond d'affrontements meurtriers entre l'armée et les rebelles islamistes dans la province du Waziristan, frontalière de l'Afghanistan.
Le 18, jour du retour de Benazir Bhutto au Pakistan, un attentat-suicide à la bombe, dirigé contre son cortège, fait quelque cent trente morts à Karachi. Les soupçons des enquêteurs se portent vers les extrémistes islamistes soutenus par Al-Qaida, mais Benazir Bhutto met aussi en cause des militaires pakistanais.
Le 19, Benazir Bhutto appelle à la formation d'un « front uni des forces modérées » contre l'islamisme radical.