2-20 octobre 2014
Turquie - Syrie. Intervention turque dans la défense des Kurdes syriens
Le 2, le Parlement turc autorise le gouvernement à intervenir militairement en Syrie et en Irak contre les forces de l'État islamique (E.I.). Ankara hésite toutefois à apporter son soutien aux peshmergas syriens qui défendent la ville frontalière de Kobané, assiégée par l'E.I. depuis septembre. Les formations kurdes syriennes sont en effet des émanations du Parti des travailleurs du Kurdistan (P.K.K.) turc, qui est interdit. Les autorités craignent la contagion sur le territoire turc des revendications autonomistes des Kurdes syriens. Ankara exige la mise en place d'une zone tampon à la frontière entre la Turquie et la Syrie et que la coalition anti-E.I. s’implique dans la lutte contre le régime de Bachar al-Assad. De son côté, le chef du P.K.K. Abdullah Öcalan, emprisonné, menace de rompre les négociations engagées avec les autorités en janvier 2013 si Kobané tombe aux mains de l'E.I.
Le 7, des militants prokurdes affrontent les forces de l'ordre dans plusieurs villes turques, répondant à l'appel à manifester lancé par le Parti démocratique populaire, principale formation kurde, pour protester contre l'inaction d'Ankara devant le sort de Kobané. Les violences font une trentaine de morts.
Le 20, le gouvernement turc, opérant un revirement, annonce qu'il autorise les peshmergas irakiens à transiter par son territoire pour aider les combattants kurdes qui défendent Kobané.