2-21 février 1997
Yougoslavie. Reconnaissance de la victoire de l'opposition aux municipales
Le 2, la police réprime violemment la manifestation organisée quotidiennement dans les rues de Belgrade depuis novembre 1996, à la suite de l'annulation par le pouvoir, dans quatorze villes du pays, dont Belgrade, des résultats des élections municipales favorables à la coalition d'opposition Ensemble. C'est la première fois depuis le début du mouvement que la police intervient aussi brutalement.
Le 4, dans une lettre au Premier ministre Mirko Marjanović, le président Slobodan Milošević demande que le Parlement reconnaisse la victoire de l'opposition dans les villes où les résultats sont contestés, « conformément aux conclusions de la mission de l'O.S.C.E. » (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) de décembre 1996.
Le 6, le ministre français des Affaires étrangères, Hervé de Charette, reçoit, à Paris, les trois dirigeants serbes de la coalition Ensemble, Vuk Drasković, Zoran Djindjić et Vesna Pesić.
Le 11, le Parlement adopte le projet de loi reconnaissant la victoire de l'opposition dans les quatorze villes revendiquées par celle-ci. La coalition Ensemble et les étudiants continuent de réclamer des réformes démocratiques.
Le 15, les dirigeants de l'opposition annoncent la suspension des manifestations quotidiennes tout en lançant un ultimatum au pouvoir au sujet de la libéralisation des médias. Les étudiants continuent, quant à eux, à réclamer la démission du recteur de l'université de Belgrade. Ils obtiendront satisfaction le 7 mars et reprendront alors leurs cours, après cent cinq jours de grève.
Le 21, Zoran Djindjić, président du Parti démocrate, est élu maire de Belgrade. L'attribution des postes au sein des municipalités conquises par l'opposition suscite des conflits entre le Parti démocrate, le Mouvement serbe du renouveau de Vuk Drasković et l'Alliance civique de Vesna Pesić.