2-22 juillet 1993
Somalie. Controverses autour des opérations armées de l'O.N.U
Le 2, lors d'une opération de désarmement à Mogadiscio, trois casques bleus italiens sont tués par des partisans du général rebelle Mohamed Farah Aïdid qui agissent, comme à leur habitude, au milieu d'une foule de civils, rendant ainsi toute riposte impossible. L'événement suscite une vive émotion en Italie dont les autorités sont hostiles à la stratégie des Américains, dominants au sein de l'Opération des Nations unies en Somalie (Onusom), qui consiste à éliminer de la scène politique le général Aïdid.
Le 5, une embuscade coûte la vie à vingt-quatre casques bleus pakistanais.
Le 6, le ministre français de la Défense François Léotard annonce la volonté de la France de retirer ses mille trois cents casques bleus de Somalie à l'issue de leur mandat, à partir d'octobre.
Le 12, les forces de l'O.N.U. lancent un nouveau raid aérien et terrestre contre une position du général Aïdid, à Mogadiscio, faisant plusieurs dizaines de morts, des civils pour la plupart. Quatre journalistes présents sur les lieux sont lynchés par la foule en colère. Le lendemain, le représentant de l'O.N.U., l'amiral américain Jonathan Howe, réitère son refus de négocier avec le général rebelle et justifie l'usage de la force par le « terrorisme » que celui-ci pratique. Le général Aïdid poursuit au cours du mois ses opérations armées contre l'Onusom. Très critique, l'Italie exige « une redéfinition claire des objectifs de l'opération commune en Somalie ». L'O.N.U. réclame le rappel du commandant du contingent italien, le général Bruno Loi, qui reçoit le soutien de Rome.
Le 22 arrivent à Mogadiscio les premiers hommes du contingent de mille sept cents casques bleus envoyé par Bonn, en dépit de l'hostilité de l'opposition allemande. C'est la première fois depuis la guerre que des soldats allemands interviennent sur un terrain d'opération extérieur à la zone de défense de l'O.T.A.N. Ils sont chargés d'une mission d'ordre strictement humanitaire.