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2-23 août 2010

Russie. Canicule et incendies meurtriers

Le 2, après plusieurs semaines d'une canicule sans précédent suivies, à la fin du mois de juillet, du déclenchement d'incendies de forêts et de tourbières asséchées dans le sud-ouest du pays, le président Dmitri Medvedev décrète l'état d'urgence dans sept régions entourant Moscou.

Le 4, les autorités annoncent qu'elles ont fait évacuer les matières fissiles et explosives du centre nucléaire de Sarov, dans la région de Nijni-Novgorod.

Le 5, alors que la température atteint 40 0C dans la capitale, envahie de fumées, le Premier ministre Vladimir Poutine décrète un embargo sur les exportations de céréales, afin d'assurer l'approvisionnement du marché intérieur et d'éviter une hausse brutale des prix susceptible de provoquer des troubles sociaux.

Le 8, alors que le maire de Moscou Iouri Loujkov, critiqué pour son absence, rentre de vacances, la municipalité ouvre des « centres climatisés » pour les personnes fragiles qui n'ont pas pu quitter la capitale. Cette mesure tardive n'empêche pas les Moscovites de mettre en cause le gouvernement à la fois pour sa responsabilité dans la situation et pour son incurie dans la gestion de la crise. Celle-ci est en partie la conséquence du nouveau Code forestier adopté en 2007, selon lequel la gestion des forêts est déléguée aux administrations locales, livrant celles-ci aux intérêts industriels. Alors que les prémices de la catastrophe avaient été identifiées plusieurs mois plus tôt, le ministère des Situations d'urgence n'avait pas pris de dispositions préventives. En outre, le nombre, l'équipement et l'entraînement des pompiers s'avèrent à cette occasion insuffisants. Les incendies se calmeront au milieu du mois: ils auront fait cinquante-quatre victimes, ravagé 200 000 hectares de forêts et détruit le tiers de la récolte céréalière des régions concernées.

Le 23, l'état d'urgence est levé dans la dernière région où il était encore en vigueur. Le coût de la catastrophe est estimé à 14 milliards de dollars, soit 1 p. 100 du P.I.B. La mortalité dans la capitale est supérieure de 50 p. 100 à celle de la même période en 2009.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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