2-24 juin 2012
Égypte. Dissolution du Parlement et élection de Mohammed Morsi à la présidence
Le 2, le tribunal pénal du Caire condamne à la prison à vie l'ancien président Hosni Moubarak et son ancien ministre de l'Intérieur Habib al-Adly, coupables de « ne pas avoir empêché qu'on ouvre le feu sur les manifestants », lors de l'insurrection de janvier 2011. Huit cent quarante-six personnes avaient été tuées. Le procureur avait réclamé la peine de mort à l'encontre de l'ancien raïs. Les six adjoints d'Habib al-Adly, poursuivis pour avoir fait tirer sur les manifestants, sont acquittés. Les deux fils d'Hosni Moubarak, poursuivis pour corruption, sont également acquittés, les faits étant prescrits. L'annonce du verdict suscite des manifestations massives de mécontentement, notamment place Tahrir, au Caire.
Le 14, la Haute Cour constitutionnelle, estimant que la loi électorale est inconstitutionnelle, annonce l'annulation des résultats des élections législatives organisées de novembre 2011 à janvier 2012, et remportées par les Frères musulmans. Le Parlement est dissous, ainsi que l'Assemblée constituante que celui-ci avait élue la veille. Le Conseil suprême des forces armées (C.S.F.A.) décide d'assurer le pouvoir législatif et de nommer le comité chargé d'élaborer une nouvelle Constitution. Au cours de la même séance, la Cour invalide une loi adoptée par le Parlement en avril, qui interdisait aux responsables de l'ancien régime de se porter candidat à l'élection présidentielle – l'ancien Premier ministre d'Hosni Moubarak, Ahmed Chafik, doit disputer le second tour du scrutin présidentiel. Son concurrent Mohammed Morsi, candidat des Frères musulmans, déclare accepter les décisions de la Cour.
Le 17, Mohammed Morsi et Ahmed Chafik se proclament tous deux vainqueurs du second tour de l'élection présidentielle. Le C.S.F.A. annonce dans une déclaration constitutionnelle que les décisions du chef de l'État seront soumises à son autorité dans l'attente de la rédaction d'une Constitution qui définira les prérogatives présidentielles.
Le 24, la Haute Commission électorale proclame la victoire de Mohammed Morsi à l'élection présidentielle, avec 51,7 p. 100 des suffrages. Le chef du parti Liberté et Justice est le premier civil à accéder à la présidence de l'Égypte républicaine. Dans son premier discours, Mohammed Morsi prône « l'unité nationale » et donne des garanties aux coptes et aux musulmans non membres des Frères musulmans. Il s'engage également à respecter les traités signés par l'Égypte, dont le traité de paix conclu en 1979 avec Israël.