2-24 mars 1981
Pakistan. Détournement d'avion et prise d'otages
Le 2, un Boeing 720 de la Pakistan International Airlines, effectuant la liaison Karachi-Peshawar et ayant plus de cent passagers à bord, est détourné vers l'aéroport de Kaboul en Afghanistan par trois membres d'une organisation de partisans de Murtaza Bhutto, fils d'Ali Bhutto, l'ancien Premier ministre pakistanais condamné à mort et exécuté sous le régime du général Zia Ul Haq.
Le 4, dix-huit femmes et neuf enfants sont libérés.
Un Pakistanais, Tarik Rahim, diplomate à l'ambassade du Pakistan à Téhéran, blessé dans l'avion, mourra, le 6, à l'hôpital de Kaboul.
Le 8, après plusieurs ultimatums posés pour obtenir la libération d'une centaine de prisonniers « politiques » détenus au Pakistan, le Boeing est autorisé à quitter Kaboul pour Damas. À Islamabad, la veuve et la fille d'Ali Bhutto sont arrêtées.
Le 9, le président Zia Ul Haq demande l'aide de chefs d'État étrangers dont Ronald Reagan, Leonid Brejnev et Valéry Giscard d'Estaing.
Le 12, il n'est question que de cinquante-cinq libérations, les opposants libérés devant être conduits à Tripoli. Tandis que la situation des otages devient très critique, l'ambassadeur du Pakistan à Damas reprend la négociation, qui aboutit à la libération de cinquante-quatre prisonniers en échange de celle des cent deux passagers restants et de l'équipage.
Le 14, les prisonniers quittent Islamabad pour Alep en Syrie, puis Athènes, mais, la Libye refusant subitement de les accueillir, ils sont ramenés à Damas.
Cependant, le Pakistan a été ébranlé par le drame. Islamabad accuse Moscou de n'avoir pas fait pression sur Kaboul et Damas pour accélérer le dénouement.
Le 23, les États-Unis proposent au Pakistan une aide économique importante et une « garantie de sécurité » :
Le 24, une constitution provisoire est promulguée, qui permet, en particulier, de dissoudre les partis politiques. Le président de la Cour suprême, qui refuse d'approuver ce texte, est révoqué.