2-24 octobre 2018
Turquie - Arabie Saoudite. Disparition du journaliste Jamal Khashoggi
Le 2, le journaliste saoudien Jamal Khashoggi se rend au consulat d’Arabie Saoudite à Istanbul pour y accomplir des formalités mais n’en ressort pas. Très critique à l’égard du prince héritier Mohammed Ben Salman, Jamal Khashoggi vit depuis septembre 2017 en exil aux États-Unis où il collabore au Washington Post.
Le 3, à la suite de l’alerte donnée par la fiancée turque de Jamal Khashoggi, les autorités saoudiennes affirment que le journaliste a quitté le consulat. Les jours suivants, des sources policières turques anonymes affirment que le journaliste a été assassiné, faisant état du rapide aller-retour entre Riyad et Istanbul, le jour de sa disparition, d’un groupe de quinze Saoudiens – des officiers des forces spéciales, des membres de la garde rapprochée de Mohammed Ben Salman et un médecin légiste. Les capitales occidentales demandent des explications à Riyad, tout en ménageant le royaume. Dans le même temps, de nombreuses personnalités annulent leur venue au forum économique Future Investment Initiative organisé à Riyad du 23 au 25.
Le 20, Riyad admet que Jamal Khashoggi a bien été tué lors d’une bagarre dans le consulat saoudien d’Istanbul. Les autorités annoncent l’arrestation des protagonistes de cette opération, qui auraient agi à leur seule initiative.
Le 23, alors que les Occidentaux déclarent attendre l’établissement des faits avant d’adopter des mesures à l’encontre de l’Arabie Saoudite, le président turc Recep Tayyip Erdogan dénonce « une opération soigneusement planifiée » ayant abouti à « un assassinat sauvage ». Dans le même temps, les médias gouvernementaux turcs mettent nommément en cause Mohammed Ben Salman.
Le 24, Mohammed Ben Salman qualifie le meurtre de Jamal Khashoggi « d’incident hideux » et se dit prêt à coopérer avec Ankara.