2-25 juillet 1992
Algérie. Nomination d'un nouveau Premier ministre, à la suite de l'assassinat de Mohamed Boudiaf
Le 2, le Haut Comité d'État (H.C.E.) coopte Ali Kefi pour succéder à son président, Mohamed Boudiaf, assassiné le 29 juin. Combattant de la guerre d'indépendance, diplomate et secrétaire général de l'Organisation nationale des moudjahidin, cet ancien dignitaire du Front de libération nationale (F.L.N.), qui a pris ses distances avec l'ex-parti unique, se dit « résolu à continuer l'œuvre de Mohamed Boudiaf ». Le diplomate Redha Malek est nommé au H.C.E., qui reste ainsi composé de cinq membres.
Le 8, Sid Ahmed Ghozali, Premier ministre depuis juin 1991, présente sa démission. Belaïd Abdesslam est chargé de former un nouveau gouvernement. Ministre de l'Industrie et de l'Énergie sous la présidence de Houari Boumediène, cet ancien « baron » du F.L.N. est considéré comme le « père » de l'industrialisation lourde algérienne. Il a pris ses distances avec le F.L.N. depuis quelques années. Son équipe, dont la composition est rendue publique le 19, se situe dans la continuité du précédent gouvernement de techniciens. Belaïd Abdesslam conserve le poste de ministre de l'Économie et des Finances, qu'occupait déjà son prédécesseur.
Le 15, le tribunal militaire de Blida rend un verdict relativement modéré dans le procès des sept dirigeants de l'ex-Front islamique de salut (F.I.S.). Abassi Madani et Ali Benhadj, respectivement président et vice-président de l'ex-F.I.S., qui encouraient la peine de mort pour « conspiration armée contre la sûreté de l'État », sont condamnés à douze ans de prison. À l'annonce du jugement, des heurts meurtriers opposent les islamistes aux forces de l'ordre à travers le pays.
Le 22, dans une allocution télévisée, le nouveau Premier ministre dresse un bilan sombre du régime du président Chadli Bendjedid, et présente un programme d'austérité et de lutte contre la corruption. Il souligne la nécessité de restaurer l'autorité de l'État, au moment où les sabotages et les assassinats de policiers se multiplient à travers le pays.
Le 25, dans ses premières conclusions rendues publiques, la commission d'enquête sur l'assassinat du président Mohamed Boudiaf mise en place par le H.C.E. exclut l'hypothèse d'un acte individuel.