2-25 mars 2006
Biélorussie. Réélection contestée du président Alexandre Loukachenko
Le 2, à l'approche du scrutin présidentiel, quelques milliers de manifestants défilent dans les rues de Minsk en faveur de la démocratie.
Le 2 également, lors d'une réunion électorale, le président Alexandre Loukachenko, candidat à un troisième mandat, annonce la dissolution de soixante-douze associations accusées d'être financées par les pays étrangers. « La direction russe ne permettra pas que le dernier rempart avant Moscou soit détruit », ajoute-t-il, alors que les deux pays sont toujours engagés dans un projet de fusion.
Le 17, Alexandre Loukachenko menace de « briser le cou » à l'opposition. Le souvenir de la « révolution des roses » en Géorgie, en 2003 et de la « révolution orange » en Ukraine, en 2004, marque la campagne électorale au cours de laquelle les deux principaux adversaires du président, le pro-occidental Alexandre Milinkevitch et l'ultranationaliste russe Alexandre Kozouline, sont brièvement interpellés, leurs partisans faisant l'objet de mesures répressives et leurs journaux étant interdits.
Le 19, Alexandre Loukachenko remporte l'élection présidentielle dès le premier tour avec, selon les résultats officiels, 82,6 p. 100 des suffrages, contre 6 p. 100 à Alexandre Milinkevitch. Près de dix mille partisans de ce dernier se réunissent sur la place d'Octobre, à Minsk, pour dénoncer la « falsification » des résultats et demander l'annulation du scrutin. Les jours suivants, quelques centaines de manifestants continuent d'occuper la place, tandis que des dizaines d'opposants sont arrêtés.
Le 20, le président russe Vladimir Poutine félicite le président Loukachenko de sa victoire, tandis que l'Union européenne et les États-Unis contestent la validité de sa réélection.
Le 24, les forces de l'ordre font évacuer la place d'Octobre, arrêtant les deux cents à trois cents personnes présentes.
Le 25, date anniversaire de la courte indépendance du pays en 1918, plusieurs milliers de manifestants se réunissent à Minsk à l'appel de l'opposition. Des dizaines de personnes sont interpellées.