2-25 mars 2011
Maroc. Montée de la contestation
Le 2, le roi Mohammed VI gracie l'ancien numéro deux de l'armée de l'air, le colonel-major Kaddour Terhzaz, condamné à douze ans de prison en novembre 2008 pour « atteinte à la sécurité extérieure de l'État ». Ce signe d'ouverture intervient alors que le Mouvement du 20-Février, conduit par des jeunes à partir des réseaux sociaux qui réclament des réformes politiques, s'étend dans le pays.
Le 9, le roi annonce, dans un discours à la nation, une « réforme constitutionnelle globale » prévoyant la reconnaissance de l'identité berbère, l'indépendance de la justice, un rôle accru pour les partis politiques, un Parlement issu d'« élections libres et sincères », un gouvernement « émanant de la volonté populaire » et un Premier ministre « pleinement responsable du gouvernement ».
Le 13, à Casablanca, une manifestation en faveur de réformes politiques profondes est brutalement réprimée; on compte plusieurs dizaines de blessés.
Le 20, à Casablanca et dans d'autres villes du pays, plusieurs milliers de personnes manifestent, malgré l'interdiction de défiler, à l'appel du Mouvement du 20-Février, pour réclamer un « vrai changement » et la fin de la corruption.
Le 22, les journalistes de l'agence de presse officielle Maghreb Arabe Presse, puis, le 25, ceux des deux télévisions publiques manifestent pour revendiquer l'« indépendance éditoriale » et de meilleures conditions de travail.