2-25 novembre 2007
Géorgie. Contestation du président Mikhaïl Saakachvili
Le 2, à Tbilissi, des dizaines de milliers de personnes manifestent à l'appel d'une coalition hétérogène de dix partis d'opposition au président Saakachvili. Il s'agit du plus important rassemblement depuis la « révolution des roses » de novembre 2003 qui avait entraîné la démission d'Edouard Chevardnadze et conduit Mikheïl Saakachvili au pouvoir. Les manifestants réclament la diminution des prérogatives du président, accusé d'un exercice très personnel du pouvoir, et l'instauration d'un régime parlementaire. Ils exigent l'organisation d'élections législatives au terme de la législature, en avril 2008, et non à l'automne suivant, en même temps que l'élection présidentielle, comme l'a prévu Mikheïl Saakachvili.
Le 4, alors que les manifestants réclament à présent la démission du chef de l'État, ce dernier accuse des « forces oligarchiques russes » de tenter de déstabiliser le pays. L'opposition est soutenue financièrement par l'oligarque exilé à Londres Badri Patarkatsichvili, propriétaire du groupe de radio et de télévision Imedi et ancien bras droit du milliardaire russe Boris Berezovski, qu'il a rejoint à Londres en début d'année.
Le 7, l'évacuation des derniers manifestants encore présents dans le centre de Tbilissi provoque des affrontements violents entre la police et des opposants accourus en renfort. Le président Saakachvili proclame l'état d'urgence dans tout le pays.
Le 8, opérant un revirement, Mikheïl Saakachvili annonce la tenue en janvier 2008 d'un scrutin présidentiel anticipé et d'un référendum sur la date des élections législatives.
Le 10, Badri Patarkatsichvili annonce sa candidature à l'élection présidentielle.
Le 12, neuf partis d'opposition présentent l'homme d'affaires et député indépendant Levan Gachechiladze comme leur candidat unique à l'élection présidentielle.
Le 14, le tribunal de Tbilissi suspend la licence de diffusion de la chaîne ImediTV, quasi unique télévision d'opposition.
Le 16, Mikheïl Saakachvili met fin à l'état d'urgence.
Le 25, il annonce sa démission de la présidence de la République, afin de pouvoir se représenter en janvier. L'intérim est assuré par le président du Parlement.