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2-26 février 1986

France. Dissensions dans l'opposition et engagement du président François Mitterrand dans la campagne électorale

Le 2, Raymond Barre décline l'invitation lancée le 29 janvier par Valéry Giscard d'Estaing à participer à un sommet de l'opposition à Clermont-Ferrand. Jacques Chirac n'ayant accepté qu'à la condition que les trois grands leaders de l'opposition soient présents, ce « sommet de l'union » ne pourra avoir lieu.

Le 3, le comité central du P.C. adopte à l'unanimité une résolution qui développe une double offensive, dirigée autant contre la droite que contre le P.S.

Le 7, François Mitterrand se rend à Lille, ville dont Pierre Mauroy est le maire, où il préside un rassemblement de plus de vingt mille personnes. Seul orateur de la réunion, il insiste, dans son discours, sur sa volonté de s'adresser à tous les Français. Il demande au peuple de « préserver » ses conquêtes et déclare : « Je ne suis pas chef de parti. » Néanmoins, l'opposition dénonce l'engagement « partisan » du chef de l'État et pose à nouveau le problème de la cohabitation.

Le 10, Laurent Fabius critique à Amiens la division de l'opposition : il affirme que « la France ne peut avoir à sa tête une équipe désunie » et lance un appel à soutenir « la majorité de progrès avec le président de la République ».

Le 14, François Mitterrand souligne au cours d'une conversation informelle avec des journalistes, pendant un court séjour dans la Nièvre, qu'il choisira « qui il veut » comme Premier ministre ; ce sera à l'Assemblée nationale de dire « si elle le supporte ».

Le 25, Laurent Fabius, en visite dans le Midi-Pyrénées, déclare : « Ce serait trop bête [de perdre les élections parce qu'elles ont] lieu le 16 mars et non le 16 juin : serait-il juste que, alors que nous avons fait l'effort, ce soient d'autres qui récoltent les fruits? »

Le 26, Jacques Chirac, invité de l'émission L'Heure de vérité sur Antenne 2, définit les quatre conditions qui devraient être réunies pour qu'une personnalité de l'opposition accepte de former un gouvernement : une majorité indiscutable ; que le Premier ministre s'assure de la confiance de cette majorité ; que le Premier ministre s'engage sans concession à appliquer le programme de l'opposition ; et enfin que le président s'engage à laisser le Premier ministre appliquer la politique pour laquelle il a été élu. Cependant, il refuse de dire si, personnellement, il accepterait cette fonction.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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