2-26 février 2019
Algérie. Contestation de la candidature d’Abdelaziz Bouteflika
Le 2, les partis de la coalition au pouvoir – Front de libération nationale (FLN), Rassemblement national démocratique (RND), Mouvement populaire algérien et le Tajamou Amel El Djazair – affirment soutenir la candidature du président Abdelaziz Bouteflika à l’élection présidentielle prévue en avril. Le Premier ministre Ahmed Ouyahia (RND) dissuade fermement les partis d’opposition qui appelleraient au boycottage du scrutin de tenter de « maîtriser la rue ».
Le 10, Abdelaziz Bouteflika, très affaibli depuis un accident vasculaire cérébral survenu en mai 2013, annonce officiellement, dans un « message à la nation », sa candidature à un cinquième mandat. Le même jour, Tayeb Belaiz, un de ses conseillers, est nommé à la tête du Conseil constitutionnel, organe chargé de contrôler le déroulement des élections.
Le 22, des dizaines de milliers de personnes mobilisées via les réseaux sociaux protestent pacifiquement à Alger – bravant l’interdiction de manifester dans la capitale – et dans les grandes villes du pays contre la candidature d’Abdelaziz Bouteflika. Il s’agit des rassemblements les plus massifs depuis la fin de la guerre civile et l’arrivée au pouvoir d’Abdelaziz Bouteflika.
Le 24, des centaines de personnes manifestent de nouveau à Alger à l’appel du mouvement Mouwatana (« Citoyenneté ») qui appelle au boycottage du scrutin présidentiel. Le même jour, à Adrar, lors d’une cérémonie commémorant la nationalisation des hydrocarbures, le secrétaire général de l’Union générale des travailleurs algériens Abdelmadjid Sidi-Saïd met en garde les protestataires contre le risque de « retour aux jours de sang et de larmes », tandis que le coordinateur du FLN Mouad Bouchareb fustige les « beaux rêves » de « ceux qui veulent le changement ».
Le 24 également, Abdelaziz Bouteflika se rend à Genève pour y effectuer des examens médicaux.
Le 26, des milliers d’étudiants se mobilisent dans les universités du pays contre la candidature d’Abdelaziz Bouteflika. La télévision et la radio nationales rendent compte des manifestations pour la première fois depuis le début du mouvement.