2-27 août 1990
France. Fermeté face à la crise du Golfe
Le 2, dès l'annonce de l'invasion du Koweït par l'Irak, la France la condamne sans réserve. Le gouvernement demande « le retrait immédiat » des troupes de Bagdad, et notifie aux fournisseurs d'armes, dont l'Irak était un fidèle client, l'embargo sur l'ensemble des équipements militaires commandé par un allié avec lequel Paris entretenait des relations étroites. Les avoirs irakiens et koweïtiens en France sont gelés avant que soit instauré un embargo sur les livraisons de pétrole.
Le 9, François Mitterrand annonce, au terme d'un Conseil restreint réuni à l'Élysée, le renforcement de la présence militaire dans la zone du Golfe. Le porte-avions Clemenceau, gréé en porte-hélicoptères, accompagné du croiseur lance-missiles Colbert et du pétrolier-ravitailleur Var quittent Toulon quatre jours plus tard en direction de Djibouti, emportant à leur bord plus de deux mille hommes. Malgré les réserves de Valéry Giscard d'Estaing, et la position marginale de Jean-Marie Le Pen, qui soutient le nationalisme irakien au risque de se démarquer de son électorat, un consensus se dessine dans la classe politique autour de la position française et des décisions présidentielles.
Le 13, l'Élysée décide d'envoyer douze personnalités pour expliquer la position française dans vingt-quatre pays, essentiellement des non-alignés. Parmi ces émissaires figurent trois membres de l'opposition.
Le 18, après la décision de Saddam Hussein de retenir les étrangers présents en Irak et au Koweït, la France exprime à l'ambassadeur irakien à Paris sa « protestation indignée » devant ce « mépris délibéré des considérations humanitaires les plus élémentaires », et durcit sa position sur le terrain en autorisant les navires déjà envoyés dans le Golfe à agir avec « fermeté » pour faire respecter l'embargo.
Le 21, un nouveau Conseil interministériel se réunit à l'Élysée. À son issue, François Mitterrand tient une conférence de presse au cours de laquelle il affirme que nous sommes entrés, par la faute de Saddam Hussein, dans « une logique de guerre ». Il annonce également la convocation du Parlement en session extraordinaire.
Le 25, Jean-Pierre Chevènement est à Djibouti pour inspecter les forces françaises.
Le 27, devant le Parlement réuni en session extraordinaire, Michel Rocard réaffirme la position de fermeté de la France.