2-27 avril 1993
Russie. L'Occident mobilisé pour venir en aide à Boris Eltsine
Le 2, les pays créanciers des républiques issues de l'ex-U.R.S.S., réunis au sein du Club de Paris, entérinent une situation de fait en accordant un rééchelonnement de la dette extérieure publique russe pour 1993, pour un montant de 15 milliards de dollars. Le montant total de la dette s'élève à 80 milliards de dollars.
Les 3 et 4 a lieu la première rencontre au sommet entre les présidents américain Bill Clinton et russe Boris Eltsine à Vancouver, au Canada. Malgré des sondages indiquant que l'opinion américaine est hostile à un accroissement de l'aide des États-Unis à la Russie, Bill Clinton rend public un plan d'assistance d'un montant total de 1,6 milliard de dollars. Le déblocage de ces fonds déjà votés pour la plupart est destiné à conforter la position de Boris Eltsine avant le référendum du 25 avril. Le maintien des réformateurs au pouvoir à Moscou est la garantie de futures économies dans le domaine de la défense pour Washington.
Le 13, le gouvernement japonais annonce un programme d'assistance à la Russie d'un montant de 1,8 milliard de dollars, dont l'exécution n'est pas liée à la solution du contentieux territorial relatif à l'archipel des Kouriles.
Les 13 et 14, le gouvernement danois organise à Copenhague une conférence sur le développement économique des pays d'Europe centrale et orientale (P.E.C.O.) qui réunit les représentants des onze P.E.C.O., des Douze, de l'Association européenne de libre-échange, de la Commission européenne, de la Banque européenne d'investissement et de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (B.E.R.D.). Les participants abordent le sujet de l'adhésion à la Communauté européenne des P.E.C.O. Privés de leurs débouchés traditionnels en raison de la disparition du Comecon, ceux-ci réclament un meilleur accès aux marchés occidentaux.
Les 14 et 15, à Tökyö, les ministres des Affaires étrangères et des Finances des sept pays les plus industrialisés (G7) accordent à la Russie une aide financière multilatérale d'un montant total de 43,4 milliards de dollars qui regroupe diverses mesures décidées en 1992 et 1993. Ils soulignent que « la réforme en Russie et les progrès vers la démocratisation sont essentiels à la paix dans le monde ». Les Sept restent toutefois divisés sur les modalités d'exécution de ce plan d'aide.
Les 26 et 27, la B.E.R.D. tient à Londres sa seconde assemblée générale, dans un climat troublé par les critiques formulées par la presse anglo-saxonne à l'égard de la gestion dispendieuse du président Jacques Attali. Répondant aux critiques relatives au faible montant des aides engagées, ce dernier plaide en faveur d'un accroissement des risques encourus par la banque, en demandant notamment le droit d'aider davantage les P.M.E. des pays de l'Est.