2-27 décembre 1990
U.R.S.S.. Mikhaïl Gorbatchev en difficulté devant le Congrès des députés
Le 2, Mikhaïl Gorbatchev nomme un militaire, le général Boris Gromov, quarante-sept ans, au poste de vice-ministre de l'Intérieur. Il s'agit d'un gage donné par le chef de l'État à l'armée et au P.C., qui sont, avec le K.G.B., les seules institutions à résister à la décomposition généralisée de la vie publique en U.R.S.S.
À partir du 17, le Congrès des députés du peuple, qui seul a pouvoir de modifier la Constitution, se réunit à Moscou. Sur les deux mille deux cent quarante représentants, moins de deux mille sont présents, de nombreux députés nationalistes des pays baltes, de Moldavie, d'Arménie, de Géorgie refusant de siéger.
Le 20, Edouard Chevardnadze, ministre des Affaires étrangères depuis juillet 1985, crée la surprise en annonçant sa démission devant le Congrès, afin de mettre en garde contre la « dictature qui arrive ». Le prochain départ (à la mi-janvier) de ce fidèle soutien de la politique de perestroïka provoque l'inquiétude des capitales occidentales et accentue l'isolement du chef de l'État.
Le 24, le Congrès accepte la proposition de Mikhaïl Gorbatchev d'organiser deux référendums, l'un sur la réforme de l'Union, afin de redéfinir les rapports entre républiques fédérées et pouvoir central, l'autre sur la privatisation de la propriété foncière.
Les 25 et 26, le chef de l'État éprouve davantage de difficultés à faire approuver sa réforme du pouvoir central. Les députés n'acceptent qu'une partie des modifications constitutionnelles demandées : ainsi le poste de vice-président est vidé de sa substance. Cependant, les pouvoirs de Mikhaïl Gorbatchev sont considérablement accrus et il obtient un contrôle total de l'exécutif.
Le 26, le Premier ministre, Nikolaï Ryjkov, victime d'une crise cardiaque, doit être hospitalisé.
Le 27, dernier jour des travaux du Congrès, un nouveau camouflet est infligé à Mikhaïl Gorbatchev : son candidat à la vice-présidence nouvellement créée, Guennadi Ianaev, n'est élu que grâce à un second tour de scrutin. Il est vrai que le choix de ce Russe de cinquante-trois ans, apparatchik traditionnel, apparaît comme une nouvelle concession aux courants conservateurs.