2-27 décembre 2022
Ukraine - Russie. Visite du président ukrainien Volodymyr Zelensky à Washington
Le 2, l’Union européenne (UE), le G7 et l’Australie s’engagent à plafonner à 60 dollars le baril le prix de leurs achats de pétrole russe – soit environ 5 dollars en dessous de son prix. Ils interdisent ainsi aux entreprises occidentales de fournir, au-dessus de ce tarif, les services permettant l’approvisionnement en pétrole russe des pays qui n’ont pas décrété d’embargo, comme la Chine ou l’Inde. Ce dispositif entrera en vigueur le 5, date à laquelle prend également effet l’embargo sur le pétrole russe transporté par voie maritime, décidé en mai par l’UE. L’embargo décidé par le Royaume-Uni entrera en vigueur ce même jour. Les embargos décrétés par les États-Unis, le Canada, le Japon et l’Australie sont déjà effectifs. Ces mesures visent à tarir l’une des sources de revenus permettant à la Russie de financer la guerre en Ukraine.
Le 3, le président français Emmanuel Macron s’interroge, dans un entretien sur une chaîne de télévision, sur « ce qu’on est prêt à faire [au sein de l’OTAN], comment nous protégeons nos alliés et les États membres, tout en donnant des garanties pour sa propre sécurité à la Russie le jour où elle reviendra à la table des négociations », évoquant « la peur [de Moscou] que l’OTAN vienne jusqu’à ses portes ». Ces propos, qui semblent conforter les arguments énoncés par la Russie pour justifier son intervention militaire en Ukraine, sont dénoncés par Kiev.
Le 5, la Russie fait état d’attaques visant les aéroports militaires d’Engels, dans la région de Saratov, et de Diaguilevo, dans la région de Riazan, respectivement situé à cinq cents et six cents kilomètres de la frontière ukrainienne. Ces frappes en profondeur sur le territoire russe, dont les vecteurs restent inconnus et qui ne sont pas revendiquées par Kiev, sont sans précédent depuis le début du conflit en février. Le 6, une autre attaque vise un aéroport militaire dans la région russe de Koursk, à 120 kilomètres de l’Ukraine. Moscou procède depuis deux mois à des frappes dévastatrices contre les infrastructures civiles en Ukraine.
Le 13, les représentants de quarante-huit pays et de vingt-quatre organisations internationales participent à la conférence de soutien à la résistance civile en Ukraine, présidée à Paris par Emmanuel Macron et à distance par le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Celle-ci permet de réunir 1 milliard d’euros de promesses d’aide destinée notamment au secteur de l’énergie, en vue de faire face aux contraintes de l’hiver.
Le 15, les chefs d’État et de gouvernement de l’UE adoptent un neuvième paquet de sanctions contre la Russie qui vise près de deux cents nouvelles entités et personnalités.
Le 16, une attaque de grande ampleur impliquant le tir de plus de soixante-dix missiles vise plusieurs villes ukrainiennes.
Le 21, Volodymyr Zelensky effectue à Washington son premier déplacement à l’étranger depuis le début de l’invasion russe. Il est reçu à la Maison-Blanche et s’adresse au Congrès. Le président américain Joe Biden annonce une aide militaire supplémentaire de 1,8 milliard de dollars, qui inclut la fourniture d’une batterie de missiles antiaériens Patriot. Évoquant devant le Congrès l’examen par celui-ci d’une tranche d’aide supplémentaire à l’Ukraine de 45 milliards de dollars, alors qu’une partie des républicains, désormais majoritaires à la Chambre des représentants, conteste l’aide militaire et économique à Kiev, Volodymyr Zelensky déclare : « Votre argent n’est pas de la charité, c’est un investissement dans la sécurité internationale et la démocratie. » Le Congrès votera cette aide le 23.
Le 21 également, le président russe Vladimir Poutine déclare, lors d’une réunion avec son état-major militaire, qu’il n’y a « aucune limitation de financement » à la poursuite de l’« opération militaire spéciale » en Ukraine.
Le 21 toujours, le président chinois Xi Jinping reçoit à Pékin Dimitri Medvedev, ancien président et ancien Premier ministre de la Fédération de Russie, et président du parti Russie unie, majoritaire depuis 2003.
Le 22, Dmitri Peskov, porte-parole de la présidence russe, accuse les États-Unis de poursuivre « leur ligne de guerre de facto et indirecte contre la Russie ».
Le 27, Vladimir Poutine interdit, à compter de février 2023, la vente de pétrole à toutes les entités qui appliquent le plafonnement des prix imposé par l’UE, le G7 et l’Australie au début du mois.