2-27 février 1981
États-Unis - Amérique latine. Offensive des États-Unis contre les ingérences communistes au Salvador
Le 2, Robert White, ambassadeur des États-Unis à San Salvador nommé par l'administration Carter, est révoqué pour avoir publiquement critiqué la politique américaine.
Le 3, le général Alexander Haig, secrétaire d'État américain, s'entretient avec sept ministres des Affaires étrangères de l'O.E.A. réunis à Washington. Il déclare à son homologue du Venezuela que des armes destinées à la guérilla salvadorienne et provenant d'Union soviétique et de Cuba transitent par le Nicaragua. Entre le 2 et le 4, le Salvador et le Nicaragua rappellent leur personnel diplomatique en poste à Managua et à San Salvador.
Du 16 au 19, Lawrence Eagleburger, qui sera nommé un peu plus tard sous-secrétaire d'État pour les Affaires européennes, se rend successivement à Bonn, Paris, Bruxelles, La Haye et Londres afin de convaincre les alliés des États-Unis des ingérences communistes au Salvador. Le gouvernement Reagan voudrait provoquer la rupture des liens établis avec l'opposition salvadorienne par plusieurs gouvernements européens, notamment sociaux-démocrates. Le général Vernon Walters doit effectuer une tournée d'explication analogue en Amérique latine, en particulier au Brésil.
Le 20, le président Reagan lève une partie des sanctions prises à la fin de novembre 1979 à l'égard du Chili dont le gouvernement avait rejeté une demande d'extradition formulée par les États-Unis.
Le 22, Edwin Meese, principal conseiller du président Reagan, estime « parfaitement possible » un blocus de Cuba si les livraisons d'armes à la guérilla salvadorienne se poursuivent et ajoute que les États-Unis sont résolus à « prévenir l'expansion du communisme » en démontrant à l'U.R.S.S. qu'elle « ne peut agir impunément ».
Le 27, le général Haig annonce qu'une cinquantaine de « conseillers techniques » vont venir renforcer la vingtaine de personnes déjà envoyées par les États-Unis au Salvador, mais précise que l'envoi de militaires américains n'est pas envisagé actuellement. Le secrétaire d'État menace d'autre part d'interrompre l'aide économique américaine au Nicaragua s'il se confirme que des armes destinées à la guérilla salvadorienne transitent par ce pays. C'est une menace grave pour le régime sandiniste qui tente, depuis le départ du dictateur Somoza en juillet 1979, de redresser une situation économique catastrophique.