2-27 février 2007
Serbie. Présentation par le médiateur de l'O.N.U. de son plan pour le Kosovo
Le 2, les propositions du médiateur des Nations unies, l'ancien président finlandais Martti Ahtisaari, sur le statut futur du Kosovo sont soumises aux autorités de Belgrade et de Priština. La province autonome serbe est administrée par l'O.N.U. depuis juin 1999 et la fin de l'intervention internationale qui a mis un terme à la répression exercée par le régime de Slobodan Milošević contre la guérilla indépendantiste et la population majoritairement albanaise. Sans préconiser explicitement l'indépendance du Kosovo, le plan du médiateur prévoit toutefois de doter celui-ci d'un hymne, d'un drapeau, d'une Constitution, de forces armées et du droit d'intégrer l'O.N.U., tout en maintenant sur son territoire une présence internationale sous la forme d'une mission de l'Union européenne et de forces militaires et policières. Belgrade rejette ces propositions, qui sont accueillies favorablement à Priština. La Russie, alliée de la Serbie, déclare qu'elle opposera son veto à toute décision du Conseil de sécurité sur le Kosovo qui ne serait pas approuvée par les deux parties.
Le 10, à Priština, quelque deux mille manifestants du mouvement Autodétermination d'Albin Kurti, qui réclame l'arrêt des négociations avec Belgrade et l'indépendance immédiate du Kosovo, se heurtent aux forces de l'ordre onusiennes et kosovares. Les affrontements font deux morts chez les indépendantistes radicaux.
Le 12, les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne apportent leur soutien au plan Ahtisaari. Par ailleurs, ils affirment leur volonté de reprendre la négociation, suspendue en mai 2006, d'un accord de stabilisation et d'association avec la Serbie, préalable au lancement du processus d'adhésion à l'Union, à la condition que Belgrade s'engage à coopérer avec le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie. L'arrestation de l'ancien chef militaire des Serbes de Bosnie, le général Ratko Mladić, n'est plus présentée comme un préalable.
Le 21, les négociations entre Serbes et Kosovars reprennent à Vienne.
Le 27, à Belgrade, environ dix mille personnes manifestent contre le plan Ahtisaari à l'appel des formations nationalistes.
