2-27 février 2009
France. Grève des enseignants-chercheurs
Le 2, la coordination nationale des universités appelle à la grève illimitée des enseignants-chercheurs. La mobilisation a commencé le 22 janvier à l'appel du syndicat Snesup-F.S.U., majoritaire dans l'enseignement supérieur, qui exige le retrait du décret de la ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche Valérie Pécresse. Celui-ci prévoit de modifier le statut des enseignants-chercheurs et donne aux présidents d'université la possibilité de moduler le temps de service des personnels entre enseignement, recherche et tâches administratives, en fonction de l'évaluation de leur travail. Les enseignants-chercheurs se mobilisent face aux risques d'arbitraire.
Le 5, la journée d'action nationale rassemble de trente-six mille à cinquante mille manifestants dans une vingtaine de villes. En fin de journée, le gouvernement se dit prêt à discuter des « modalités » de l'évaluation des enseignants-chercheurs sans remettre en question son principe.
Le 9, face à la pression d'une nouvelle mobilisation, Valérie Pécresse lance un « appel à concertation » et nomme une médiatrice pour mener les discussions sur la réforme.
Le 10 a lieu la deuxième manifestation nationale des universités qui rassemble de quarante mille à quatre-vingt mille personnes.
Le 19, malgré les propos consensuels tenus par la nouvelle médiatrice, la troisième manifestation nationale, à l'appel d'une large intersyndicale de l'enseignement supérieur et de la recherche, rassemble de trente mille à cinquante-cinq mille personnes.
Le 25, à la veille de la quatrième journée d'action, le Premier ministre François Fillon annonce qu'il n'y aura aucune suppression de postes dans les universités en 2010 et 2011, et que le gouvernement va opérer une réécriture complète du décret. Malgré les tentatives du gouvernement pour désamorcer le conflit sans pour autant reculer sur la réforme, la mobilisation universitaire reste forte.
Le 27, la ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche reçoit la Conférence des présidents d'université puis les syndicats d'enseignants-chercheurs (S.G.E.N.-C.F.D.T., Sup-Recherche U.N.S.A., F.O. et Autonome-Sup), à l'exception du Snesup-F.S.U. qui a décliné l'invitation. Un compromis est trouvé sur les questions de la modulation de service des enseignants-chercheurs et de leur évaluation. Tout en notant « des avancées », les syndicats appellent à une nouvelle journée de manifestations le 5 mars.