2-28 août 1994
Bosnie-Herzégovine. Rupture entre Belgrade et la « république serbe de Bosnie »
Le 2, le président serbe Slobodan Milošević menace de rompre toute relation avec la « république serbe de Bosnie » au cas où celle-ci persisterait à rejeter le plan de paix présenté en juillet par le « groupe de contact » sur l'ex-Yougoslavie (États-Unis, Russie, France, Allemagne, Grande-Bretagne). Belgrade avait annoncé la même mesure en mai 1993, sans qu'elle soit suivie d'effet.
Le 3, le « Parlement » serbo-bosniaque de Pale décide d'organiser un référendum sur le plan de paix, les 27 et 28.
Le 4, Belgrade annonce la « rupture de ses relations politiques et économiques » avec la « république serbe de Bosnie », qui dépend totalement de la république fédérale de Yougoslavie pour son approvisionnement. Les Serbes refusent toutefois le déploiement d'observateurs internationaux à la frontière bosniaque tant que l'embargo international qui leur est imposé n'est pas assoupli.
Le 5, après que les forces serbes bosniaques ont repris, la veille, à Sarajevo, des armes lourdes placées depuis février sous la garde de la Forpronu, l'aviation de l'O.T.A.N. effectue un raid contre une position serbe située dans la « zone de sécurité » de 20 kilomètres autour de la capitale bosniaque.
Le 11, pressé par le Congrès, le président américain Bill Clinton menace de demander au Conseil de sécurité de l'O.N.U. de lever l'embargo sur les armes à destination de la Bosnie voté en septembre 1991 si les Serbes bosniaques n'acceptent pas le plan de paix d'ici au 15 octobre. Paris et Londres se montrent réservés.
Le 21, l'armée bosniaque s'empare de l'enclave musulmane sécessionniste de Bihac, dans le nord-ouest du pays. Son « président », Fikret Abdic, l'avait proclamée « province autonome » en septembre 1993 et s'était allié aux Serbes de Bosnie et de Croatie contre Sarajevo.
Les 27 et 28, les Serbes bosniaques, consultés par référendum, rejettent par plus de 96 p. 100 des suffrages le plan de paix du « groupe de contact ».
