2-28 avril 2002
Israël - Autorité palestinienne. Offensive israélienne en Cisjordanie et échec d'une mission américaine de médiation
Le 2, au cinquième jour de l'offensive israélienne en Cisjordanie, le Premier ministre, Ariel Sharon, se déclare favorable au départ de Yasser Arafat hors des territoires palestiniens, mais avec un « aller simple ». Ce dernier refuse, soutenu par les dirigeants européens et par le secrétaire d'État américain, Colin Powell.
Le 3, Colin Powell opère un revirement de la doctrine américaine en admettant que des négociations politiques pourraient précéder la recherche d'un cessez-le-feu entre Israéliens et Palestiniens.
Le 3 également, Tsahal entame le siège de la basilique de la Nativité, à Bethléem, où plus de 200 Palestiniens se sont retranchés.
Le même jour, l'Égypte annonce le gel de ses relations avec Israël. Dans les pays arabes, des manifestations quotidiennes condamnent la politique d'Israël et des États-Unis.
Le 4, l'armée israélienne investit Naplouse, la plus grande ville de Cisjordanie, où de violents combats continuent les jours suivants.
Le 4 également, le Conseil de sécurité de l'ONU adopte à l'unanimité la résolution 1403 qui exige de nouveau le retrait israélien des territoires. Estimant que « trop, c'est trop », le président George W. Bush formule la même demande et annonce que Colin Powell se rendra dans la région, tout en s'en prenant vivement à Yasser Arafat. Ariel Sharon annonce toutefois la poursuite de l'opération « Mur de protection ».
Le 6, quelque 15 000 personnes manifestent à Tel-Aviv contre l'intervention de l'armée dans les territoires. C'est la plus importante mobilisation des partisans de la paix depuis le début de l'intifada.
Le 7, l'agence de l'ONU pour l'aide aux réfugiés palestiniens (UNRWA) dénonce le « désastre humanitaire » en cours dans le camp palestinien de Jénine que l'armée a commencé à bombarder la veille.
Le 9, Tsahal fait un geste en se retirant de Tulkarem et de Kalkiliya.
Le 10, près de Haïfa, un attentat-suicide perpétré contre un autobus fait dix morts.
Le 11, Tsahal prend le contrôle du camp de Jénine après cinq jours de violents combats au cours desquels un nombre élevé de Palestiniens – que l'armée israélienne elle-même estime à plusieurs centaines – et vingt-trois soldats israéliens ont trouvé la mort. L'armée indique que les Palestiniens tués sont des combattants et non des civils.
Le 12, un attentat-suicide à Jérusalem-Ouest fait sept morts.
Le 13, Yasser Arafat publie une lettre condamnant « toutes les actions terroristes visant les civils, qu'ils soient israéliens ou palestiniens ».
Le 14, Colin Powell, en tournée dans la région depuis le 8, rencontre Yasser Arafat et, de nouveau, Ariel Sharon. Tandis que le premier exige le retrait israélien des territoires palestiniens avant de reprendre la lutte contre les attentats, le second déclare que ce retrait n'interviendra que quand l'armée aura éradiqué les foyers « terroristes ». Colin Powell quitte la région le 17, sans résultat.
Le 19, Tsahal se retire de Jénine.
Le 20, le Conseil de sécurité de l'ONU adopte à l'unanimité la résolution 1405 qui prévoit l'envoi dans le camp de Jénine d'une commission d'« établissement des faits », après les accusations de massacres de civils portées contre l'armée israélienne.
Le 22 débute à Ramallah le procès des responsables présumés de l'assassinat, en octobre 2001, du ministre israélien Rehavam Zeevi, dont Israël exige l'extradition. Quatre Palestiniens seront condamnés le 25 à des peines de prison.
Le 23, Jérusalem demande le report de l'envoi de la mission de l'ONU chargée d'enquêter sur l'assaut du camp de Jénine, critiquant sa composition.
Le 28, les États-Unis obtiennent d'Ariel Sharon qu'il accepte de lever les mesures de réclusion imposées à Yasser Arafat en échange du transfert dans une prison palestinienne de six activistes, notamment ceux qui ont été condamnés le 25 pour le meurtre de Rehavam Zeevi.