2-28 février 1982
Amérique latine - États-Unis. Intensification des combats au Salvador et initiatives diplomatiques
Le 2, les insurgés salvadoriens attaquent Usulután, quatrième ville du pays, à une centaine de kilomètres à l'est de San Salvador. Les jours suivants, de violents combats opposent l'armée aux guérilleros dans les environs de la ville. La recrudescence des affrontements, en particulier dans le territoire de Morazán, de Chalatenango et d'Usulután, zones très largement contrôlées par la guérilla, est considérée comme une menace contre les élections, fixées au 28 mars. Le Front démocratique révolutionnaire, expression politique du Front Farabundo Martí de libération nationale, a décidé de boycotter ces élections et a lancé à la junte militaire et démocrate-chrétienne un appel à la négociation.
Le 4, le père Miguel d'Escoto, ministre des Affaires étrangères du Nicaragua, en séjour à New York, met au défi les autorités américaines de prouver que le Nicaragua ravitaille en armes la guérilla salvadorienne et proteste contre « l'attitude incroyablement hostile de l'administration Reagan » qui repousse toutes les offres de « dialogue » des dirigeants sandinistes.
Le 21, le président mexicain José Lopez Portillo, à Managua (Nicaragua) où il a assisté les 19 et 20 à la Conférence des partis politiques d'Amérique latine (Coppal), propose, dans un discours qualifié d'« appel de Managua », sa médiation pour améliorer les relations des États-Unis avec Cuba et avec le Nicaragua, et pour favoriser une solution de compromis au Salvador.
Le 24, le président Reagan prononce à son tour un discours sur l'Amérique centrale et les Caraïbes, à New York, devant l'Organisation des États américains (O.E.A.). Il expose un plan de développement économique à long terme qui fait confiance au libéralisme économique et au dynamisme de l'entreprise privée pour résoudre les problèmes économiques de cette région. Ronald Reagan critique Cuba, le Nicaragua, la guérilla salvadorienne et les « influences soviétiques ». En Union soviétique, l'agence Tass estime que ce plan tend à « renforcer la domination des États-Unis dans la région ». En Chine, l'agence Chine nouvelle reproche à Reagan « d'intensifier la rivalité opposant les États-Unis et l'Union soviétique pour l'hégémonie sur la région ».
Le 28, à Rome, le pape Jean-Paul II évoque le « drame du Salvador » et demande un effort international pour que « le peuple du Salvador puisse résoudre sans intervention étrangère les graves problèmes qu'il doit affronter ».