2-28 novembre 2011
Syrie. Sanctions contre le régime prises par la Ligue arabe
Le 2, le régime du président al-Assad déclare accepter le plan de sortie de crise présenté par la Ligue arabe, qui prévoit l'arrêt des violences, la libération des personnes emprisonnées depuis le début des manifestations en mars, l'évacuation des villes par l'armée et l'ouverture d'un dialogue national. Les jours suivants, toutefois, la répression meurtrière ne faiblit pas.
Le 5, Damas promet l'amnistie aux rebelles qui se rendraient avec leurs armes avant le 12.
Le 7, alors que la Ligue arabe constate l'échec de son initiative, le Conseil national syrien (C.N.S.), qui regroupe les principaux courants de l'opposition, appelle à la mise en place d'une « protection internationale » au profit de la ville de Homs, bastion de la contestation, soumise à une violente répression.
Le 8, le Haut-Commissariat aux droits de l'homme de l'O.N.U. fait état d'un bilan de la répression dépassant trois mille cinq cents morts depuis mars.
Le 12, la Ligue arabe, sur l'initiative du Qatar et de l'Arabie Saoudite, évoque la suspension de la Syrie des instances de l'organisation, demande à ses membres de rappeler leur ambassadeur, menace Damas de sanctions économiques et politiques et encourage l'opposition à préparer un programme de transition. Les ambassades de l'Arabie Saoudite, du Qatar et de la Turquie à Damas et des représentations françaises à Lattaquié et Alep sont attaquées par des partisans du régime.
Le 14, l'Union européenne étend ses sanctions visant des cadres du régime de Damas à dix-huit personnes supplémentaires et suspend les activités de la Banque européenne d'investissement en Syrie.
Le 14 également, le roi Abdallah II de Jordanie est le premier dirigeant arabe à appeler le président al-Assad à « quitter le pouvoir ».
Le 15, Damas annonce la libération de mille cent quatre-vingts rebelles « qui n'ont pas de sang sur les mains ».
Le 15 également, des membres de l'Armée syrienne libre (A.S.L.), composée de déserteurs de l'armée régulière, attaquent une base des services de renseignement de l'armée de l'air au nord de Damas.
Le 16, la Ligue arabe, réunie en sommet extraordinaire à Rabat (Maroc), suspend officiellement la participation de la Syrie à l'organisation. La Turquie annonce également la mise en place de sanctions contre le régime de Bachar al-Assad. Le même jour, les ambassades du Maroc et des Émirats arabes unis à Damas sont la cible d'attaques.
Le 16 également, la France rappelle son ambassadeur à Damas.
Le 22, la commission des droits de l'homme de l'Assemblée générale de l'O.N.U. adopte une résolution condamnant la répression meurtrière de la contestation par le régime syrien.
Le 23, le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé envisage l'établissement de « corridors humanitaires » sécurisés afin de protéger la population syrienne, à l'issue de sa rencontre, à Paris, avec le président du C.N.S. Burhan Ghalioun, qu'il qualifie d'« interlocuteur légitime ».
Le 24, le chef de l'A.S.L., le colonel Riad al-Assaad, se déclare en faveur de frappes aériennes étrangères contre « certaines cibles stratégiques » et pour la mise en place d'une zone d'exclusion aérienne.
Le 25, l'ultimatum lancé la veille par la Ligue arabe à Damas expire. Celle-ci sommait le régime syrien d'accepter l'envoi d'observateurs chargés de superviser la mise en œuvre d'un plan de paix et de protéger les civils. De son côté, le secrétaire général de l'O.N.U. Ban Ki-moon répond favorablement à la demande de la Ligue, formulée la veille, de « prendre les mesures nécessaires pour appuyer » ses efforts de paix en Syrie.
Le 27, la Ligue arabe adopte à l'encontre de la Syrie des sanctions sans précédent concernant un État membre. Elle décide l'arrêt des transactions avec la Banque centrale syrienne, le gel des financements de projets en Syrie, l'interdiction de circulation des dirigeants syriens dans les pays arabes et le gel de leurs avoirs. L'Irak et le Liban se dissocient de ces sanctions que la Turquie, non membre de la Ligue, décide quant à elle d'appliquer.
Le 28, une commission d'enquête indépendante missionnée par le Conseil des droits de l'homme de l'O.N.U. accuse les forces de sécurité syriennes d'avoir commis des crimes contre l'humanité sur ordre du régime lors de la répression de la contestation.