2-29 août 2002
Irak. Manœuvres diplomatiques autour de la menace d'intervention américaine
Le 2, Bagdad invite le chef des experts en désarmement des Nations unies, Hans Blix, à se rendre en Irak afin de « préparer une reprise de la coopération », interrompue depuis le retrait des inspecteurs de l'O.N.U. en décembre 1998. Washington et Londres dénoncent les manœuvres dilatoires de Bagdad. Après l'opération américaine contre les talibans en Afghanistan à la suite des attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis, le régime de Saddam Hussein constitue la prochaine cible déclarée de Washington dans sa lutte contre le terrorisme international et les États qui le soutiennent. Ce projet est toutefois contesté par les traditionnels alliés européens des États-Unis – Royaume-Uni excepté – et au sein même de la classe politique et économique américaine.
Le 6, Kofi Annan, secrétaire général de l'O.N.U., rappelle au gouvernement irakien les termes de la résolution 1284 du Conseil de sécurité, adoptée en décembre 1999, relative au retour inconditionnel en Irak des inspecteurs de la commission de contrôle du désarmement (Unmovic).
Le 26, alors que les critiques contre une éventuelle intervention en Irak se multiplient dans les rangs républicains, le vice-président américain, Dick Cheney, évoque l'application de la « doctrine de la prévention » à l'encontre du régime irakien, qui posséderait encore des armes de destruction massive.
Le 29, à Paris, devant la conférence annuelle des ambassadeurs de France, le président Chirac précise la position de la France dans la crise opposant les États-Unis à l'Irak: « On voit poindre la tentation de légitimer l'usage unilatéral et préventif de la force, déclare-t-il. Cette évolution [...] est contraire à la vision de la sécurité collective de la France, [...] qui repose sur la coopération des États, le respect du droit et l'autorité du Conseil de sécurité. » Si Bagdad refuse le retour des inspecteurs de l'Unmovic, « il faudra que le Conseil de sécurité, et lui seul, soit en mesure de décider les mesures à prendre », ajoute-t-il.