2-29 novembre 2000
Europe. Extension de la crise de la « vache folle »
Le 2, le gouvernement français, évoquant le dossier de la maladie de la « vache folle », se déclare opposé au « moratoire immédiat » réclamé par les Verts sur l'usage des farines animales dans l'alimentation des animaux d'élevage, tout en envisageant leur interdiction dans un délai de quatre mois, lorsque l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (A.F.S.S.A.) aura rendu son avis.
Le 3, plusieurs mairies d'arrondissement de Paris décident d'interdire la viande de bœuf dans les cantines scolaires, tandis que certains restaurants annoncent le retrait de la côte de bœuf de leur carte, à la suite d'un article de presse. Le mouvement se généralise les jours suivants. Les ventes de viande de bœuf s'effondrent sur le territoire français.
Le 7, le président Chirac rappelle solennellement, dans une allocution télévisée, ses propos du 25 octobre en faveur de l'interdiction des farines animales et de la généralisation du dépistage de l'encéphalopathie spongiforme bovine (E.S.B.).
Le 8, le gouvernement français dénonce les propos du chef de l'État qui, selon lui, en plus de constituer un accroc à la cohabitation, entretiennent la « psychose ».
Le 9, l'A.F.S.S.A. déclare qu'il n'y a pas « d'éléments nouveaux qui puissent justifier les inquiétudes soudaines sur la viande bovine ».
Le 14, le gouvernement français présente son plan de lutte contre l'extension de l'E.S.B. Sans attendre l'avis de l'A.F.S.S.A., il annonce la suspension de l'utilisation des farines carnées dans l'alimentation animale. Les autres mesures concernent le renforcement des contrôles, l'étude du retrait de certains animaux ou tissus à risques de la chaîne alimentaire et le développement des programmes de recherche sur les maladies à prions.
Le 21, le gouvernement annonce un plan de soutien aux éleveurs de la filière bovine d'un montant de 3 milliards de francs.
Le 21 également, alors que la crise de la « vache folle » s'étend à plusieurs autres pays européens, le Conseil des ministres de l'Agriculture des Quinze décide d'étendre les tests de dépistage, mais il n'interdit pas l'usage des farines carnées, sous la pression de pays, tels que la Suède et l'Autriche, dont les cheptels bovins sont exempts de toute contamination par l'E.S.B.
Le 25, l'Allemagne interdit l'usage des farines animales au lendemain de la découverte du premier cas d'E.S.B. sur son territoire. Le 22, l'Espagne, autre pays jusqu'alors réticent aux mesures de précaution, avait également identifié ses premiers cas d'E.S.B.
Le 29, la Commission européenne adopte un plan de lutte contre l'E.S.B. qui prévoit notamment l'interdiction totale des farines animales pour une période initiale de six mois ainsi que l'abattage des bovins de plus de trente mois qui n'ont pas subi de test de dépistage.