2-29 octobre 1992
Russie. Dissensions entre Boris Eltsine et l'opposition
Le 2, la Cour constitutionnelle interdit à Mikhaïl Gorbatchev de quitter le territoire russe. Celui-ci refuse toujours de témoigner au procès sur la légalité du Parti communiste soviétique ouvert en juillet.
Le 7, un décret de Boris Eltsine ordonne la confiscation des locaux dont dispose à Moscou la fondation Gorbatchev.
Le 13, la Cour constitutionnelle autorise Mikhaïl Gorbatchev à se rendre en Allemagne pour assister aux obsèques de l'ancien chancelier Willy Brandt, mais maintient sa demande de comparution.
Le 14, avec l'intention implicite de discréditer l'ancien numéro un soviétique, le président russe rend publiques les archives concernant le massacre d'officiers polonais par l'Armée rouge à Katyn en 1940, ainsi que celles qui sont relatives à l'affaire du Boeing sud-coréen abattu par la chasse soviétique en 1983.
Le 21, le Soviet suprême, dominé par les conservateurs, refuse, à une très forte majorité, le report au printemps de 1993 de la convocation du Congrès des députés de Russie ; il s'oppose aussi à ce que Boris Eltsine continue à gouverner par décrets.
Le 24, les nostalgiques du communisme, les monarchistes et les ultranationalistes fondent le Front du salut national. Ses partisans appellent à la « renaissance de l'U.R.S.S. » et exigent la démission de Boris Eltsine. Ce dernier dissoudra le Front par décret le 28.
Le 27, tout en se démarquant de certaines de leurs positions, le président russe se dit résolu à maintenir à leurs postes les deux hommes les plus visés par les critiques des conservateurs et des nationalistes, le Premier ministre Egor Gaïdar et le ministre des Affaires étrangères Andreï Kozyrev.
Le 29, Boris Eltsine accorde une concession à l'opposition nationaliste en ordonnant la suspension du retrait des troupes soviétiques stationnées dans les pays baltes jusqu'à la signature d'accords portant sur la « protection sociale » des minorités russes présentes dans ces trois États. Il dénonce les discriminations dont celles-ci seraient l'objet.