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2-29 octobre 2001

Israël - Autorité palestinienne. Assassinat d'un ministre israélien et représailles meurtrières

Le 2, George W. Bush déclare devant la presse que « l'idée d'un État palestinien a toujours fait partie [de notre] vision, dès lors que le droit d'Israël à l'existence est respecté ». C'est la première fois qu'un président américain se prononce aussi clairement en faveur d'un État palestinien.

Le 2 également, une opération du mouvement Hamas dans la colonie juive d'Aley Sinaï, dans la bande de Gaza, cause la mort de deux soldats israéliens et des trois membres du commando palestinien. L'armée israélienne riposte en pénétrant en territoire autonome, dans le même secteur. Durant le mois, Tsahal effectuera d'autres incursions en territoires autonomes.

Le 4, le Premier ministre israélien, Ariel Sharon, appelle les dirigeants occidentaux, alliés à des régimes arabes modérés dans la lutte contre le terrorisme islamiste, à ne pas « sacrifier » Israël à « une solution provisoire », comme les démocraties occidentales avaient sacrifié la Tchécoslovaquie en 1938. Washington jugera ces propos « inacceptables ».

Le 8, à Gaza, des manifestations de soutien à Oussama ben Laden, après le début des bombardements américains sur l'Afghanistan, sont brutalement réprimées par la police palestinienne. Deux manifestants sont tués. Les autorités palestiniennes réitèrent fermement leur appel au respect du cessez-le-feu proclamé en septembre.

Le 14, Tsahal exécute un activiste du Hamas présenté comme l'instigateur de l'attentat-suicide meurtrier commis en juin devant une discothèque de Tel-Aviv.

Le 15, sous la pression du ministre des Affaires étrangères, Shimon Peres, et en raison de la diminution des affrontements armés, Tsahal commence à évacuer des quartiers d'Hébron, en Cisjordanie, qu'elle occupait depuis le 5. Cette décision est publiquement critiquée par le chef d'état-major, le général Shaul Mofaz, qui est rappelé à l'ordre par le gouvernement. Elle provoque le retrait de la coalition gouvernementale de deux formations d'extrême droite, le parti russophone Israël Beitenou d'Avigdor Lieberman et l'Union nationale de Rehavam Zeevi, qui comptent chacune quatre députés et un ministre.

Le 15 également, le président de l'Autorité palestinienne rencontre, à Londres, le Premier ministre britannique, Tony Blair, qui se prononce en faveur d'un « État palestinien viable ».

Le 16, Ariel Sharon présente devant son parti, le Likoud, un projet d'État palestinien démilitarisé, doté d'une simple force de police, et qui ne pourrait pas conclure d'accord avec des pays hostiles à l'État hébreu.

Le 17, Rehavam Zeevi, ministre israélien du Tourisme, démissionnaire, est assassiné dans un hôtel de Jérusalem. L'attentat est revendiqué par le Front populaire de libération de la Palestine (F.P.L.P.) qui avait juré de venger l'exécution de son chef, Abou Ali Moustapha, par l'armée, en août. Ariel Sharon somme l'Autorité palestinienne de faire arrêter et de livrer « immédiatement » les assassins du ministre, la menaçant, dans le cas contraire, « de la considérer comme une entité soutenant le terrorisme et d'agir en conséquence ». L'armée engage aussitôt des opérations, sans précédent depuis la signature des accords d'Oslo, dans des zones sous contrôle palestinien total, notamment à Bethléem. Ces incursions provoqueront des affrontements particulièrement meurtriers.

Le 18, l'Autorité palestinienne rejette l'« ultimatum » israélien. Toutefois, elle déclare hors la loi l'aile militaire du F.P.L.P. et procède à des arrestations dans les rangs de cette organisation.

Le 19, les États-Unis jugent les incursions israéliennes « inutiles », estimant qu'elles « compliquent la situation et doivent être arrêtées ».

Le 24, l'armée israélienne donne l'assaut à la localité de Beit Rima, en Cisjordanie, afin, selon elle, de capturer les assassins de Rehavam Zeevi. L'Autorité palestinienne fait état de neuf morts. Washington exige de nouveau fermement le retrait « immédiat » de l'armée des zones autonomes palestiniennes.

Le 26, le cabinet de sécurité israélien annonce le retrait progressif de l'armée des zones autonomes.

Le 29, Tsahal achève son retrait de Bethléem, malgré un nouvel attentat meurtrier, revendiqué par le Djihad islamique, perpétré la veille près de Hadera, dans le nord-ouest du pays.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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