2-29 septembre 1991
Yougoslavie. Intensification des combats en Croatie et indépendance de la Macédoine
Le 2, les autorités fédérales et les présidents des six républiques yougoslaves s'accordent à Belgrade pour accepter le plan de paix proposé la semaine précédente par la C.E.E. Celui-ci prévoit un cessez-le-feu en Croatie (où les combats font rage entre les séparatistes serbes, soutenus par l'armée fédérale, et les forces croates), ainsi que la présence d'observateurs internationaux. Mais l'accord n'est pas respecté sur le terrain.
Le 7, la conférence prévue par le plan de paix de la C.E.E. se réunit à La Haye : elle rassemble les ministres des Affaires étrangères des Douze et les dirigeants yougoslaves, sous la présidence de lord Carrington, ancien secrétaire au Foreign Office. Les dirigeants serbes et croates refusent toute concession.
Le 8, en Macédoine, 95 p. 100 des électeurs se prononcent par référendum pour l'indépendance de leur république, qui est proclamée le 15.
Le 12, le général Veljko Kadijevic, ministre fédéral de la Défense, rejette l'ultimatum lancé la veille par Stipe Mesic, président (croate) de la Fédération, demandant à l'armée fédérale d'évacuer la Croatie dans les quarante-huit heures. L'avancée des forces serbes, appuyées par les fédéraux, se poursuit vers la côte dalmate, tandis que les Croates répliquent par l'encerclement et le blocus des casernes fédérales.
Le 17, le médiateur européen, lord Carrington, rencontre à Igalo (Monténégro) les présidents croate, Franjo Tudjman, et serbe, Slobodan Milosevic, ainsi que le général Kadijevic. Un accord de cessez-le-feu est conclu, mais il n'est pas plus respecté que les précédents.
Le 22, un nouveau cessez-le-feu est conclu entre les autorités croates et l'armée fédérale. Cette trêve est à peu près respectée les jours suivants, mais les combats reprennent avec violence à partir du 29.
Le 25, le Conseil de sécurité de l'O.N.U. décrète l'embargo sur les livraisons d'armes à la Yougoslavie.