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2-30 août 1996

Burundi. Isolement du pays

Le 2, à la suite du putsch qui a porté au pouvoir le major tutsi Pierre Buyoya, en juillet, le nouveau Premier ministre Pascal-Firmin Ndimira présente un gouvernement d'union nationale composé presque à égalité de Hutu et de Tutsi.

Le 8, le Rwanda annonce la fermeture de ses frontières avec le Burundi, en application des sanctions décidées en juillet à Arusha (Tanzanie) par les pays d'Afrique orientale dans l'attente du rétablissement de l'ordre constitutionnel à Bujumbura. Cette décision entraîne l'isolement complet du pays, dont les frontières avec la Tanzanie et le Zaïre sont déjà fermées. Ces pays accepteront toutefois d'alléger leur embargo à la demande des organisations humanitaires.

Le 9, le chef des rebelles hutu, Léonard Nyangoma, propose à l'armée d'ouvrir « un dialogue entre belligérants ». Le major Buyoya exigera le désarmement préalable des milices hutu.

Le 9 également, le Premier ministre annonce la mise en place d'un Parlement de transition qui doit inclure notamment les parlementaires, en majorité hutu, de l'Assemblée suspendue par les putschistes.

Le 16, les représentants des pays d'Afrique orientale réunis à Kampala (Ouganda) décident d'interdire l'entrée de leur territoire aux putschistes burundais.

Le 20, le major Buyoya limoge les chefs d'état-major de l'armée et de la gendarmerie qui étaient mentionnés dans le rapport des Nations unies, publié le 14, sur la tentative de putsch d'octobre 1993 au cours de laquelle le président hutu Melchior Ndadaye avait été assassiné.

Le 22, l'armée confirme que les rebelles hutu tentent d'imposer le blocus de la capitale en empêchant son ravitaillement. Les effets de l'embargo imposé par les pays voisins commencent à se faire sentir.

Le 23, l'organisation de défense des droits de l'homme Amnesty International affirme que plusieurs milliers de Hutu auraient été massacrés par l'armée burundaise, à majorité tutsi, depuis le putsch du major Buyoya.

Le 30, le Conseil de sécurité de l'O.N.U. adopte à l'unanimité la résolution 1072 qui approuve les mesures d'embargo prises par les pays africains et accorde deux mois au régime putschiste pour engager des négociations avec l'opposition, avant d'envisager des sanctions.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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