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2-30 avril 1982

Argentine - Royaume-Uni. Conflit à propos des îles Malouines

Le 2, l'armée argentine envahit l'archipel britannique des Falkland (Malouines), puis, le lendemain, l'archipel de Georgie du Sud. L'Argentine revendique depuis plus d'un siècle ces îles proches de son territoire et dont les eaux territoriales pourraient être riches en pétrole. Une nouvelle querelle entre l'Argentine et la Grande-Bretagne était née de la venue, le 18 mars, de ferrailleurs argentins sur l'île de Georgie du Sud : ils avaient hissé le drapeau de leur pays sur leur chantier. Tandis que Londres rompt ses relations diplomatiques avec l'Argentine, la « reconquête » des Malvinas est accueillie avec enthousiasme à Buenos Aires. Le général Galtieri reçoit le soutien des partis politiques et des syndicats opposés au régime militaire.

Le 3, le coup de force argentin est condamné par le Conseil de sécurité des Nations unies. La résolution déposée par les Britanniques et demandant le retrait des troupes argentines avant la reprise des négociations entre Londres et Buenos Aires est adoptée par neuf voix pour et une voix contre, celle du Panamá. L'U.R.S.S. s'est abstenue, comme la Chine, l'Espagne et la Pologne. Devant la Chambre des communes, Margaret Thatcher annonce le gel des avoirs argentins détenus en Grande-Bretagne.

Le 5, lord Carrington, secrétaire au Foreign Office, présente sa démission. Il est aussitôt remplacé par Francis Pym, leader de la Chambre des communes. Cependant, tandis que le président Reagan propose les bons offices des États-Unis, une force d'intervention navale spéciale est constituée par les Britanniques et, le 5, une quarantaine de bâtiments de guerre, dont deux porte-avions, quittent Portsmouth pour se diriger vers les Malouines, distantes de 14 000 kilomètres. Sur les marchés des changes, la livre sterling est en baisse sensible : elle atteint 1,7495 dollar, le 6, c'est-à-dire son niveau le plus bas depuis le 21 octobre 1976.

Le 7, John Nott, ministre de la Défense britannique, lance un ultimatum aux autorités de Buenos Aires en annonçant qu'à partir du 12 tout navire argentin croisant dans une zone de 200 milles autour des Malouines pourra être attaqué.

Le 8, Alexander Haig, secrétaire d'État américain chargé par le président Reagan d'une mission de bons offices, se rend à Londres, puis, le 9, à Buenos Aires, mais les positions argentine et britannique restent inconciliables, la junte militaire exigeant la reconnaissance de la souveraineté argentine sur les Malouines et le gouvernement britannique refusant d'envisager de négocier tant que les Argentins n'auront pas évacué l'archipel.

Le 10, les dix pays membres de la Communauté européenne décident de fermer leurs portes aux produits argentins, à partir du 16 et pour un mois. L'Australie, le Canada et la Nouvelle-Zélande s'associent également à cet embargo décidé par la Grande-Bretagne dès le 3. La France et plusieurs autres pays occidentaux avaient déjà suspendu provisoirement leurs livraisons d'armes à Buenos Aires.

Le 11, Jean-Paul II lance, dans son message pascal, un appel pressant pour un « arrangement pacifique » du conflit.

Le 20, dix-huit des vingt et un pays signataires du traité interaméricain d'assistance réciproque (T.I.A.R.), conclu à Rio en 1947, acceptent la demande argentine de convocation de l'organisme de consultation de ce traité.

Le 25, les forces britanniques débarquent dans l'archipel de Georgie du Sud. Deux cents soldats argentins sont faits prisonniers.

Du 26 au 28, au cours de la réunion à Washington des ministres des Affaires étrangères des pays signataires du T.I.A.R., le général Haig, soulignant que l'Argentine a ouvert les hostilités, récuse le recours au traité de Rio. La résolution adoptée par dix-sept voix et quatre abstentions reconnaît les « droits de souveraineté de la République argentine sur les îles Malouines » mais recommande l'application intégrale de la résolution 502, votée le 3 par le Conseil de sécurité.

Le 28, Londres annonce que l'interdiction de la « zone de guerre des 200 milles » autour des Malouines sera étendue, le 30, aux avions et deviendra « zone d'exclusion totale ». Les États-Unis soumettent pour la première fois officiellement un plan de règlement négocié : ce projet est rejeté par Buenos Aires.

Le 29, Buenos Aires déclare : à partir du 30, tout navire ou avion britannique se trouvant dans ses eaux territoriales ou son espace aérien sera considéré comme « hostile » et pourra être attaqué.

Le 30, les États-Unis se rangent au côté de la Grande-Bretagne. L'aide économique et militaire à l'Argentine est suspendue et un soutien logistique sera apporté aux forces britanniques.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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