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2-30 janvier 2013

Syrie. Poursuites des violences et des pressions étrangères

Le 2, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme annonce que, selon une estimation, soixante mille personnes seraient mortes dans le pays depuis le début de la guerre civile en mars 2011.

Le 6, le président Bachar al-Assad, dans sa première allocution télévisée depuis sept mois, affirme que l'absence d'un dialogue politique pour mettre fin au conflit est liée à l'inexistence de « partenaires » avec qui négocier. Il propose un plan de sortie de crise prévoyant son maintien au pouvoir, lequel est aussitôt rejeté par l'opposition.

Le 9, l'Armée syrienne libre relâche les quarante-huit otages iraniens capturés en août 2012, accusés d'être des conseillers militaires venus aider Damas, en échange de la libération de plus de deux mille cent prisonniers civils, opposants au régime de Bachar al-Assad.

Le 11, la rébellion s'empare de la base d'hélicoptères de Taftanaz, proche d'Idlib, dans le nord du pays.

Le 14, cinquante-huit pays, à l'initiative de la Suisse, remettent au secrétaire général de l'O.N.U. Ban Ki-moon une lettre adressée au Conseil de sécurité demandant la saisine de la Cour pénale internationale sur les crimes commis en Syrie. Les États-Unis et plusieurs autres pays ne s'associent pas à cette démarche.

Le 15, une double explosion à l'université d'Alep, située dans un quartier contrôlé par les forces loyalistes, cause la mort de près de quatre-vingt-dix personnes. Alep, grande ville du nord du pays, est assiégée depuis juillet 2012 et en partie occupée par la rébellion.

Le 15 également, une offensive de l'armée syrienne près de Homs, dans le centre du pays, fait une centaine de morts parmi la population.

Le 16, le secrétariat d'État américain annonce que les accusations d'utilisation d'une arme chimique non létale à effet incapacitant contre des insurgés par l'armée syrienne en décembre 2012 à Homs ne peuvent pas être confirmées. Le président américain Barack Obama, le Premier ministre britannique David Cameron et le président français François Hollande avaient déclaré en août 2012 que le recours à l'arme chimique par le régime de Damas justifierait une intervention militaire de leur part.

Le 29, l'aviation israélienne frappe plusieurs cibles militaires en Syrie, dont un centre de recherche sur les armes chimiques et un convoi transportant des armements vers le Liban.

Le 30, le chef de la Coalition nationale syrienne, Cheikh Ahmad Moaz al-Khatib, se dit prêt à participer, à l'étranger, à « des discussions directes avec des représentants du régime syrien » à la condition que ce dernier libère les quelque cent soixante mille prisonniers politiques qu’il détient et procure des passeports à tous les Syriens qui en font la demande.

Le 30 également, à Alep, les rebelles découvrent les corps d'une centaine de jeunes hommes exécutés par balles.

Le 30 enfin s'ouvre à Koweït la conférence des donateurs pour la Syrie qui espère recueillir 1,5 milliard de dollars, afin de subvenir aux besoins de la population syrienne dont la situation est de plus en plus préoccupante sur le plan humanitaire.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

Événements précédents

  • 3-26 décembre 2012 Syrie. Isolement croissant du régime de Damas

    Le 3, les États-Unis mettent en garde le régime du président Bachar al-Assad contre tout recours à des armes chimiques dans sa lutte contre l'insurrection, à la suite de soupçons relatifs à la préparation de gaz sarin par Damas.

    Le 4, l'O.T.A.N. décide le déploiement de missiles Patriot...

  • 11-17 novembre 2012 Syrie. Unification de l'opposition

    Le 11, les mouvements d'opposition au régime de Bachar al-Assad, réunis à Doha (Qatar), mettent en place la Coalition nationale syrienne des forces de l'opposition et de la révolution. L'assise de celle-ci est plus large que celle du Conseil national syrien (C.N.S.), dominé par les Frères musulmans,...

  • 3-28 octobre 2012 Syrie - Turquie. Tensions entre la Syrie et la Turquie et tentative de trêve

    Le 3, un triple attentat-suicide à la voiture piégée cause la mort de quarante-huit personnes, pour la plupart des soldats loyalistes, à Alep, où l'armée et les rebelles s'affrontent depuis juillet 2012. Le groupe islamiste sunnite Jabhat al-Nosra (le Front de secours) revendique ces attaques....

  • 4-29 septembre 2012 Syrie. Intensification des combats

    Le 4, l'armée procède à des bombardements aériens massifs contre Alep, après avoir échoué à reconquérir la deuxième ville du pays en août. Ces bombardements systématiques s'étendent, au cours du mois, à l'ensemble du nord-ouest du pays contrôlé par l'Armée syrienne libre. ...

  • 2-27 août 2012 Syrie. Contre-offensive du régime à Alep et extension du conflit aux pays voisins

    Le 2, l'ancien secrétaire général des Nations unies Kofi Annan, nommé en février médiateur de la Ligue arabe et de l'O.N.U. en Syrie, annonce qu'il renonce à son mandat. Il déplore la « militarisation » du conflit, tant par le régime de Damas que par la rébellion, ainsi que l'absence de « pression internationale...

  • 6-30 juillet 2012 Syrie. Offensives de la rébellion contre Damas et Alep

    Le 6 est annoncée la défection du général Manaf Tlass, qui commande une unité d'élite de l'armée syrienne, un proche du président Bachar al-Assad tombé en disgrâce après s'être opposé à la répression de la rébellion contre le régime. Depuis Paris où il s'est réfugié, Manaf Tlass appellera ses compatriotes...

  • 2-30 juin 2012 Syrie. Intensification des affrontements

    Le 2, l'Observatoire syrien des droits de l'homme (O.S.D.H.) fait état de la mort de quatre-vingt-neuf personnes au cours de la journée dans le pays, dont cinquante-sept militaires – les plus lourdes pertes enregistrées par l'armée en une journée depuis le début des troubles en mars 2011. L'O.S.D.H....

  • 7-29 mai 2012 Syrie. Massacre de civils à Houla

    Le 7 se déroulent les premières élections législatives « multipartites » grâce à l'abolition dans la Constitution, en février, de la suprématie du parti Baas. L'opposition boycotte le scrutin et l'O.N.U. dénonce une mascarade en contestant la tenue d'élections dans un contexte de violences. L'alliance...

  • 2-23 avril 2012 Syrie. Envoi d'une mission d'observateurs de l'O.N.U

    Le 2, Kofi Annan, émissaire conjoint de l'O.N.U. et de la Ligue arabe en Syrie, informe le Conseil de sécurité de la poursuite des violences. En mars, le régime de Damas a accepté son plan de sortie de crise, qui prévoit notamment le retrait de l'armée des centres urbains le 10 et un cessez-le-feu le...

  • 1er-29 mars 2012 Syrie. Acceptation par Damas du plan de sortie de crise de Kofi Annan

    Le 1er, l'armée prend le contrôle du quartier rebelle de Baba Amro, à Homs, qu'elle assiégeait depuis un mois.

    Le 1er également, le Conseil des droits de l'homme de l'O.N.U. adopte une résolution – non contraignante – demandant à la Syrie « d'autoriser un accès libre, total et immédiat...