2-30 mai 2021
Colombie. Répression meurtrière de la mobilisation antigouvernementale
Le 2, le président Iván Duque déclare renoncer à son projet de réforme fiscale en cours d’examen devant le Parlement, à l’issue de quatre jours de manifestations fermement réprimées à travers le pays, qui ont causé la mort de six personnes – une vingtaine selon certaines ONG. La hausse de la TVA sur les produits de première nécessité et l’élargissement de la base de l’impôt sur le revenu étaient les dispositions les plus contestées de la réforme, alors que la pandémie de Covid-19 a encore aggravé les inégalités sociales dans le pays.
Le 3, le ministre des Finances Alberto Carrasquilla présente sa démission. Les manifestants poursuivent leur mobilisation, notamment contre le projet gouvernemental de réforme de la santé, et réclament la démission d’Iván Duque.
Le 4, l’ONU, l’Union européenne et les États-Unis dénoncent l’« usage excessif de la force » par les forces de sécurité colombiennes.
Le 9, les autorités renforcent la présence militaire à Cali, troisième ville du pays, où la mobilisation, soutenue par les Indiens, est particulièrement active.
Le 28, l’ONG Human Rights Watch dénonce la mort de plus de soixante personnes en un mois de troubles.
Le 30, Michelle Bachelet, Haute-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, exige une enquête indépendante « sur les responsables présumés des lésions infligées et des morts, y compris s’il s’agit de fonctionnaires publics ».