2-30 mars 1981
France. Préparation de l'élection présidentielle
Le 2, Valéry Giscard d'Estaing confirme dans une déclaration radiotélévisée qu'il sollicitera un nouveau mandat présidentiel.
Le 4, le Conseil des ministres qui se réunit à l'Élysée est le dernier du gouvernement Barre siégeant au complet : Jean-Philippe Lecat (Culture et Communication), Jean-François Deniau (Réformes administratives) et Monique Pelletier (Condition féminine) démissionnent en effet pour se consacrer pleinement à la campagne du « citoyen-candidat », Raymond Barre, Michel d'Ormano et Alice Saunier-Seïté assurant l'intérim des ministères vacants.
Le 13, la Pravda consacre un article à l'élection présidentielle française. S'attachant uniquement aux quatre « grands » candidats, le journal soviétique relève des aspects exclusivement positifs chez Georges Marchais et exclusivement négatifs chez Jacques Chirac et François Mitterrand. Quant à la politique du président de la République, l'organe du P.C.U.S. en souligne surtout les aspects extérieurs, estimant que son « autorité personnelle » a consolidé les positions de la France dans le monde.
Le 16, à l'émission télévisée Cartes sur table, François Mitterrand estime que la participation des ministres communistes à un gouvernement de gauche après l'élection ne serait « ni raisonnable, ni juste [...] tant que les dirigeants du P.C.F. resteront éloignés de l'union qu'ils ont brisée ». Il évoque également la « bienveillance » de la Pravda à l'égard du candidat sortant, dans laquelle il voit le « salaire » de son voyage à Varsovie en mai 1980, et le rôle de « petit télégraphiste » joué par celui-ci à la conférence de Venise, avec « une dépêche dans sa poche » annonçant l'évacuation progressive de l'Afghanistan par les Soviétiques.
Ces propos provoquent, le 17, la réaction immédiate de Valéry Giscard d'Estaing qui les juge « indignes », tandis qu'au gouvernement Raymond Barre se déclare révolté et que Jean François-Poncet estime qu'il s'agit d'une « insulte pour la France ».
Les 19 et 20, la Conférence sur la sécurité et le désarmement, organisée à Paris par l'union des partis socialistes de la Communauté européenne, est l'occasion, pour les dirigeants sociaux-démocrates européens, d'apporter leur soutien à la candidature de François Mitterrand.
Le 21, Michel Jobert, qui fut ministre des Affaires étrangères en 1973 et 1974, annonce son intention de se présenter. En sollicitant les parrainages des élus locaux, il précise qu'il ne commencera sa campagne que le 10 avril, premier jour de la campagne légale.
Le 23, Georges Marchais, invité à l'émission Cartes sur table, laisse entrevoir la possibilité de grèves en cas d'élection du candidat socialiste et déclare que voter pour François Mitterrand lui « pose un grave problème » et que le P.C.F. doit affirmer sa force dès le premier tour.
Le 28, au Forum de l'avenir à Paris, Valéry Giscard d'Estaing développe les thèmes qu'il a présentés dans une interview à L'Express. Il pose deux conditions et préconise sept actions en faveur de l'emploi des jeunes : d'après lui, il serait ainsi possible de créer un million d'emplois supplémentaires d'ici à 1985.
Tandis que, le 29, Pierre Mendès France apporte son soutien à François Mitterrand, le 30, Valéry Giscard d'Estaing clôt la série des émissions Cartes sur table consacrées aux candidats. Revenant sur ses positions en faveur des jeunes, il définit trois secteurs qui, dit-il, devraient échapper à l'affrontement partisan : la défense, la politique étrangère et l'emploi.