2-30 mars 2008
Irak. Offensive de l'armée contre les milices chiites
Les 2 et 3, Mahmoud Ahmadinejad effectue la première visite en Irak d'un président de la République islamique iranienne instaurée en 1979, un an avant l'éclatement de la guerre meurtrière qui a opposé Bagdad et Téhéran pendant huit années. Il affirme vouloir instaurer un « nouveau climat » entre les deux pays et contribuer à ce que « l'Irak de demain [soit] puissant, développé et prospère ». Il annonce l'octroi par son pays d'un prêt pour la reconstruction de l'Irak et signe des accords économiques bilatéraux. Répondant aux États-Unis qui accusent Téhéran d'« exporter le terrorisme » en Irak, il appelle « les troupes étrangères » à quitter ce pays.
Le 6, un double attentat à la bombe fait au moins soixante-huit morts dans un quartier majoritairement chiite de Bagdad, où les violences croissent de nouveau depuis le mois de février.
Le 13, le corps de l'archevêque chaldéen de Mossoul Mgr Paulos Faraj Rahho, qui avait été enlevé le 29 février, est retrouvé dans sa ville.
Le 23, le nombre de militaires américains tués en Irak depuis le début de l'intervention armée des États-Unis, en mars 2003, atteint quatre mille.
Le 25, l'armée irakienne, dominée par la grande formation chiite du Conseil islamique irakien suprême, lance une offensive à Bassora contre l'Armée du Mahdi de l'imam radical chiite Moqtada Al-Sadr. Il s'agit, selon le Premier ministre Nouri al-Maliki, de « rétablir la sécurité et la stabilité, et imposer l'ordre » dans la grande ville du sud d'où se sont retirées les forces britanniques en décembre 2007. Les jours suivants, les combats s'intensifient dans le sud du pays comme dans la capitale, tandis que les forces américaines apportent un soutien croissant à l'armée irakienne.
Le 30, Moqtada Al-Sadr appelle ses miliciens à cesser les combats. Ces derniers ont fait au moins trois cents morts en six jours.