2-30 novembre 2005
États-Unis - Europe. Soupçons sur l'existence de prisons secrètes en Europe
Le 2, le Washington Post apporte des précisions sur des prisons secrètes situées dans des pays alliés, notamment au Proche-Orient et en Asie, dans lesquelles des personnes suspectées de terrorisme, à la suite des attentats du 11 septembre 2001, seraient détenues et interrogées par la C.I.A. ou par les autorités locales, hors des procédures judiciaires américaines. Le journal affirme que des suspects auraient également été envoyés dans des pays d'Europe orientale.
Le 3, la Pologne et la Roumanie démentent les soupçons exprimés par l'organisation américaine de défense des droits de l'homme Human Rights Watch, concernant l'existence de prisons secrètes sur leur sol, tout comme la Bulgarie, la Hongrie, la République tchèque et la Slovaquie. Au cours du mois, l'Espagne, la Suède, la Norvège, l'Islande, les États Baltes, l'Allemagne, le Royaume-Uni et le Portugal sont également soupçonnés d'avoir collaboré avec la C.I.A. dans le cadre du transit de prisonniers sur leurs territoires.
Le 15, en dépit des pressions du vice-président Dick Cheney, le Sénat américain adopte un amendement issu des rangs républicains au budget de la Défense, qui interdit l'usage de la torture physique ou mentale par les membres des forces armées ou des services de renseignement.
Le 28, l'Union européenne demande des explications aux États-Unis sur la présence de prisons secrètes en Europe et menace de sanctions – suspension de leurs droits de vote au sein de l'U.E. – les pays membres qui en auraient abrité sur leur territoire.
Le 30, le New York Times et le Guardian britannique font état de l'affrètement de plus de trois cents vols de la C.I.A. vers l'Europe depuis le 11 septembre 2001.