2-30 octobre 1987
Pologne. Annonce d'un référendum sur des réformes et rééchelonnement de la dette
Le 2, le général Jaruzelski annonce, devant un congrès de journalistes à Varsovie, que des propositions de « profondes réformes » vont être bientôt soumises au parti.
Le 6, le porte-parole du gouvernement, Jerzy Urban, confirme ces propos : les réformes proposées seront à la fois politiques et économiques. Face à une opinion publique désabusée, le pouvoir cherche à profiter du contexte nouveau créé par la politique de réformes de Mikhaïl Gorbatchev, en U.R.S.S., pour tenter de redresser une situation économique catastrophique.
Le 8, le comité central du Parti ouvrier unifié (P.O.U.P.) adopte à l'unanimité un rapport appelant à la « discussion » avec les forces d'« opposition » et souhaitant que le pluralisme social soit pris en compte. Un référendum sur ces sujets va être organisé pour la première fois dans un pays de l'Est.
Le 10, le Parlement se réunit en session extraordinaire pour examiner le projet. Le Premier ministre Zbigniew Messner ne cache pas que les réformes économiques (vérité des prix) aboutiront dans un premier temps à une baisse du niveau de vie des Polonais.
Le 23, la formulation des questions du référendum, dont la date est fixée au 29 novembre, est adoptée par le Parlement. Deux questions sont prévues : la première sur la « réalisation du programme d'assainissement radical de l'économie » ; la seconde, plus politique, sur l'« élargissement des droits des citoyens et l'accroissement de leur participation à la gestion du pays ».
Le 26, Solidarność appelle à boycotter le référendum, jugeant la formulation des questions « très vague ».
Le 30, les créanciers occidentaux acceptent un rééchelonnement de 8,5 milliards sur les 33 milliards de dollars de la dette polonaise, donnant ainsi à la Pologne les moyens de lancer, dans de moins mauvaises conditions, les réformes annoncées.