2-30 septembre 1981
France. Mesures économiques et financières
Le 2, à l'issue du Conseil des ministres réuni à Rambouillet, Jacques Delors, ministre de l'Économie et des Finances, se déclare « écœuré par l'attitude des banquiers » qui ne répercutent pas assez vite la baisse des taux d'intérêt.
Dès le lendemain, pour diminuer le coût des ressources des banques, le Conseil national du crédit réduit la rémunération des dépôts à terme, tandis que les banques nationalisées abaissent leur taux de base de 15,30 % à 14,50 %.
Le 10 est lancé un emprunt d'État, d'une durée de six ans, assorti d'un taux d'intérêt record de 16,75 %. Le succès est tel que son montant, porté de 8 à 15 milliards de francs, est couvert le jour même de son lancement.
Le 20, pour couper court aux rumeurs de dévaluation du franc et contrecarrer la spéculation à la hausse du deutsche Mark, le gouvernement annonce des mesures destinées à défendre la monnaie française : renforcement du contrôle des changes, relèvement d'un point du taux d'intérêt (de 17,50 à 18,50 %).
Le 30, le Conseil des ministres examine et adopte le projet de budget pour 1982. Les dépenses publiques sont en hausse de 27,6 p. 100, afin de contribuer à la relance de l'économie. Le déficit, évalué à 95,4 milliards de francs, sera en partie financé par un impôt sur les grandes fortunes, une augmentation des taxes sur l'automobile, l'essence, le tabac et l'alcool, ainsi que par une intensification de la lutte contre la fraude fiscale. À cette fin, Laurent Fabius, ministre délégué chargé du Budget, annonce, le jour même, la levée de l'anonymat pour les transactions sur l'or.