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2-30 septembre 2023

Ukraine - Russie. Arrêt de l’aide militaire de la Pologne à l’Ukraine

Le 2, l’ancien oligarque ukrainien Ihor Kolomoïsky, très influent sur la scène politique et économique, est placé en détention, accusé de fraude et de blanchiment d’argent.

Le 3, le président ukrainien Volodymyr Zelensky annonce le limogeage du ministre de la Défense Oleksii Reznikov, impliqué dans plusieurs scandales de corruption. Il nomme à sa succession l’ancien entrepreneur et haut fonctionnaire Roustem Oumerov, réputé intègre, qui dirigeait jusque-là le fonds de propriété d’État chargé de privatiser les biens publics.

Le 4, un drone présumé russe s’écrase dans le sud-est de la Roumanie – pays membre de l’OTAN –, non loin de la frontière ukrainienne. Les ports ukrainiens situés de l’autre côté du Danube, par où transitent les exportations de céréales, continuent d’être la cible de bombardements russes.

Le 7, la publication avant sa parution d’un extrait de la biographie autorisée d’Elon Musk, écrite par le journaliste américain Walter Isaacson, révèle que le patron de SpaceX a refusé, en septembre 2022, d’activer le réseau de satellites de communication Starlink, exploité par sa société, au-dessus de la mer Noire et de la Crimée, empêchant l’armée ukrainienne de mener une attaque de drones navals contre la flotte militaire russe basée dans le port de Sébastopol, en Crimée. Elon Musk déclare sur le réseau X (ex-Twitter) ne pas avoir accepté que SpaceX se rende « explicitement complice d’un acte de guerre majeur et d’une escalade du conflit ». Cependant, le réseau Starlink a fortement aidé l’Ukraine à faire face à l’invasion russe.

Le 7 également, le Premier ministre britannique Rishi Sunak indique que la Royal Air Force survole la mer Noire pour « dissuader la Russie de mener des frappes illégales contre des navires civils transportant des céréales ». En juillet, la Russie a refusé de reconduire l’accord conclu en juillet 2022, qui permettait à l’Ukraine d’exporter ses céréales depuis les ports de la mer Noire. Depuis lors, Moscou considère comme une cible militaire tout navire qui tenterait de rejoindre un port ukrainien.

Le 9, le communiqué final du sommet du G20 organisé à New Delhi appelle au « respect des principes du droit international », mais ne mentionne pas l’« agression » de l’Ukraine par la Russie – comme l’avait fait le précédent sommet, à Bali, en novembre 2022 – ni la condamnation de l’invasion par la plupart des participants – également évoquée à Bali. Ce communiqué illustre la position des pays émergents à l’égard de Moscou.

Le 10, des élections locales se tiennent en Russie, notamment dans les quatre régions d’Ukraine annexées en septembre 2022 : Donetsk, Louhansk, Zaporijia et Kherson. La guerre en Ukraine n’est pas évoquée lors de la campagne électorale.

Le 11, Kiev annonce avoir pris le contrôle de plusieurs stations de forage dans le nord-ouest de la mer Noire, qui abritaient des radars et des moyens de détection permettant à la Russie de surveiller le trafic maritime.

Le 13, des tirs de missiles de croisière ukrainiens visent un chantier naval dans le port de Sébastopol, endommageant deux navires de guerre russes en réparation dont un sous-marin d’attaque. Cette opération d’ampleur illustre la recrudescence des activités militaires dans le nord-est de la mer Noire.

Le 15, la Commission européenne annonce la fin des limitations imposées aux importations de céréales ukrainiennes. La Hongrie, la Pologne et la Slovaquie annoncent toutefois qu’elles maintiendront leur embargo afin de protéger leur marché intérieur.

Le 20, Varsovie, principal soutien européen de Kiev, annonce l’arrêt de la fourniture d’armes à l’Ukraine. La veille, le président Zelensky avait fustigé à la tribune de l’Assemblée générale de l’ONU les pays qui « feignent la solidarité en soutenant indirectement la Russie », allusion implicite aux restrictions imposées par la Pologne aux importations de céréales ukrainiennes. En marge de l’Assemblée générale de l’ONU à New York, Volodymyr Zelensky s’entretient avec ses homologues brésilien, Luiz Inácio Lula da Silva, et sud-africain, Cyril Ramaphosa, deux figures des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), qui ménagent la Russie, refusant de condamner son invasion de l’Ukraine.

Le 21, Volodymyr Zelensky défend au Capitole, à Washington, le paquet d’aide militaire à l’Ukraine de 24 milliards de dollars demandé par l’administration démocrate, auquel certains élus républicains sont opposés.

Le 22, un navire ukrainien chargé de dix-sept mille six cents tonnes de céréales quitte le port de Tchornomorsk, au sud d’Odessa, pour rallier l’Égypte en empruntant un « couloir temporaire » proche de la côte qui rejoint les eaux territoriales roumaines. Il s’agit du premier navire de cette taille à tenter de rompre le blocus naval imposé en mer Noire par la Russie.

Le 29, la justice russe condamne un blogueur opposé à la guerre en Ukraine, Alexandre Nozdrinov, à huit ans et demi de prison pour « diffusion de fausses informations » sur l’armée.

Le 30, élus républicains et démocrates parviennent à un compromis permettant au Congrès des États-Unis de voter un texte qui écarte le risque d’un shutdown, au prix du renoncement à adopter le nouveau paquet d’aide militaire à l’Ukraine.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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