2-31 juillet 2019
Algérie. Annonce par le pouvoir de l’ouverture d’un « dialogue » avec l’opposition
Le 2, le président de l’Assemblée populaire nationale Mouad Bouchareb annonce sa démission. Il était l’un des « 4B » dont les contestataires réclamaient le départ, avec le président par intérim Abdelkader Bensalah, le Premier ministre Noureddine Bedoui et l’ex-président du Conseil constitutionnel – qui a lui aussi démissionné – Tayeb Belaiz.
Le 3, Abdelkader Bensalah propose la création d’une instance de « dialogue » composée de « personnalités nationales crédibles, indépendantes, sans affiliation partisane et sans ambition électorale », en vue de l’établissement des institutions de transition.
Le 5, la vingtième marche de contestation hebdomadaire coïncide avec le cinquante-septième anniversaire de l’indépendance du pays. Des centaines de milliers de manifestants y participent à travers le pays.
Le 10, le chef d’état-major et homme fort du pays Ahmed Gaïd Salah réaffirme le soutien de l’armée au président Bensalah, dont la durée constitutionnelle de l’intérim s’est achevée la veille, mais qui demeure de facto à la tête de l’État jusqu’à l’élection d’un nouveau président.
Le 11, l’Assemblée élit à sa tête le député islamiste Slimane Chenine, seul candidat.
Le 19, les supporteurs de l’équipe nationale de football, qui remporte la Coupe d’Afrique des nations, et les manifestants, qui défilent comme toutes les semaines, se mêlent dans les rues d’Alger, exprimant leur volonté commune de ne pas se laisser récupérer par le pouvoir.
Le 25, afin de satisfaire une partie des conditions posées par l’opposition pour participer au « dialogue » qu’il a proposé, le président Bensalah se déclare disposé à favoriser la libération des manifestants arrêtés, à alléger le dispositif mis en place par les services de sécurité et à faciliter l’accès aux médias publics de toutes les opinions.
Le 26, les manifestants contestent la composition du « panel » de six membres présenté la veille par le pouvoir pour mener le « dialogue » avec l’opposition. Celui-ci comprend notamment un ancien ministre du président Abdelaziz Bouteflika qui a quitté le pouvoir en avril sous la pression de la rue.
Le 30, le général Ahmed Gaïd Salah exclut toute possibilité de libération des contestataires arrêtés.
Le 31, Abdelkader Bensalah limoge le ministre de la Justice Slimane Brahmi, alors que la Constitution interdit toute modification du gouvernement en période d’intérim présidentiel.