2-31 mars 2004
Irak. Recrudescence des violences antichiites et adoption de la Constitution provisoire
Le 2, une série de treize attentats faisant cent soixante et onze morts frappe la communauté chiite dans la ville sainte de Kerbala et à Bagdad, lors de la célébration de la fête de l'Achoura.
Le 8, les vingt-cinq membres du Conseil intérimaire de gouvernement (C.I.G.) signent, avec trois jours de retard, la Loi fondamentale qui doit régir le pays jusqu'à l'adoption d'une Constitution en 2005. Les représentants chiites du C.I.G. étaient hostiles à la disposition qui permet à certaines provinces, notamment kurdes, d'opposer à l'issue d'un référendum un veto à la future Constitution. Le texte énonce par ailleurs que « l'islam est la religion officielle de l'État et une source de la législation » et non son « unique source » comme le souhaitaient certains religieux, notamment chiites.
Le 17, un attentat à la voiture piégée dévaste un hôtel de Bagdad, tuant dix-sept personnes.
Le 18, à la demande du C.I.G., le secrétaire général de l'O.N.U. Kofi Annan décide l'envoi à Bagdad d'une mission chargée d'aider à la préparation des élections générales de 2005 et à la mise en place d'un nouveau gouvernement intérimaire à partir du 30 juin, date à laquelle la coalition s'est engagée à transférer le pouvoir aux Irakiens.
Les 20 et 21, à l'occasion de l'anniversaire de l'intervention américano-britannique en Irak, des centaines de milliers de personnes manifestent à travers le monde contre la guerre. La mobilisation est toutefois bien moindre qu'un an auparavant.
Le 31, à Fallouja, dans le triangle sunnite, des véhicules transportant des étrangers sont attaqués par un commando armé. Quatre paramilitaires américains sont tués. Les corps de deux d'entre eux sont alors mutilés par la foule et exhibés. Les images de ce lynchage provoquent une vive émotion aux États-Unis. L'opération est revendiquée par un groupuscule inconnu qui affirme avoir voulu venger la mort du cheikh Ahmed Yassine, chef du Hamas, tué par l'armée israélienne à Gaza le 22 mars.