2-31 octobre 1994
Algérie. Poursuite des violences, constat d'échec de la politique de dialogue et annonce d'une élection présidentielle en 1995
Entre le 2 et le 10, deux Français sont assassinés près d'Alger. Le 18, un autre Français sera tué lors de l'attaque d'une base de forage pétrolier dans les Aurès. Ces attentats, revendiqués par le Groupe islamique armé (G.I.A.), portent à vingt le nombre de Français – et à soixante-six le nombre d'étrangers – assassinés en Algérie depuis septembre 1993.
Le 10, le chanteur kabyle Matoub Lounes, enlevé en septembre par le G.I.A., est libéré à Tizi-Ouzou, porteur de messages conciliants destinés à la population kabyle et au Mouvement culturel berbère.
Le 12, cinq attentats à la voiture piégée visent notamment des établissements universitaires et le ministère de la Justice, à Alger.
Le 29, dans un communiqué de presse, le président Liamine Zéroual dresse le constat d'échec de ses efforts en faveur du dialogue avec les islamistes, entrepris depuis son arrivée au pouvoir, en janvier. Il en rejette la faute sur le Front islamique de salut (F.I.S.). La promotion, le même jour, du général Mohamed Lamari, chef d'état-major de l'armée et partisan de la répression, illustre le revirement du chef de l'État.
Le 31, dans un message à la nation algérienne à l'occasion du quarantième anniversaire du début de la guerre de libération, le président Zéroual annonce l'organisation d'une élection présidentielle « avant la fin de 1995 ». Cette initiative est mal accueillie, tant par le F.I.S. que par l'opposition.