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2-31 octobre 2022

Ukraine - Russie. Attentat contre le pont de Crimée

Le 2, poursuivant sa contre-offensive au sud-est de Kharkiv, l’armée ukrainienne prend le contrôle de Lyman, dans le nord de la région de Donetsk où le Kremlin a organisé en septembre un référendum d’annexion. La veille, le dirigeant tchétchène Ramzan Kadyrov, l’un des principaux chefs des forces russes en Ukraine, soutenu par le fondateur du groupe paramilitaire Wagner, Evgueni Prigojine, avait dénoncé l’incompétence de l’état-major. Dans le même temps, les forces ukrainiennes poursuivent leur contre-offensive dans le sud du pays, en direction de Kherson.

Le 6, l’Union européenne (UE) adopte un huitième train de sanctions contre la Russie, à la suite de l’annexion par Moscou des régions ukrainiennes de Louhansk, Donetsk, Zaporijia et Kherson en septembre. Pour la première fois dans le traitement par les Vingt-Sept du dossier ukrainien, un pays – la Belgique – s’abstient, évoquant « des sanctions qui feront davantage mal à notre économie qu’à l’économie russe ».

Le 7, jour du soixante-dixième anniversaire de Vladimir Poutine, le prix Nobel de la paix est attribué au Centre pour les libertés civiles, une ONG ukrainienne qui documente les crimes de guerre imputés à la Russie, à l’ONG russe Memorial, officiellement dissoute en décembre 2021, qui défend la mémoire des victimes des régimes soviétique et russe, ainsi qu’au Biélorusse Ales Viktaravitch Bialiatski, fondateur du Centre des droits de l’homme Viasna, qui est incarcéré dans son pays depuis juillet 2021.

Le 8, l’explosion d’un camion piégé endommage le pont de Crimée qui relie la Russie à la péninsule, construit à l’initiative de Moscou après l’annexion de la Crimée en mars 2014 et inauguré en 2018. Vladimir Poutine dénonce un « acte terroriste » commis par le renseignement militaire ukrainien.

Le 8 également, alors que certains ultranationalistes russes réclament un renforcement de l’offensive en Ukraine, Vladimir Poutine nomme à la tête de l’« opération militaire spéciale » le général Sergueï Sourovikine, vétéran des guerres de Tchétchénie et de l’intervention en Syrie, réputé brutal.

Le 10, plus d’une centaine de frappes de missiles et de drones russes visent vingt-trois villes ukrainiennes sur l’ensemble du territoire, dont Kiev pour la première fois depuis juin. La capitale sera de nouveau visée le 17.

Le 12, l’Assemblée générale de l’ONU approuve une résolution condamnant l’« annexion illégale » de quatre régions ukrainiennes par la Russie en septembre. Cent quarante-trois pays votent pour, trente-cinq s’abstiennent – dont la Chine, l’Inde, le Pakistan, l’Algérie et l’Afrique du Sud – et cinq votent contre – Russie, Biélorussie, Syrie, Corée du Nord et Nicaragua. Moscou avait mis son veto à une résolution similaire présentée devant le Conseil de sécurité fin septembre – la Chine, l’Inde, le Brésil et le Gabon s’étaient abstenus.

Le 18, le président ukrainien Volodymyr Zelensky déclare que « depuis le 10 octobre, 30 % des centrales électriques ukrainiennes ont été détruites » par des bombardements russes. Ceux-ci se poursuivent au cours du mois.

Le 19, Vladimir Poutine instaure par décret la loi martiale dans les quatre régions ukrainiennes annexées le 30 septembre.

Le 20, l’UE adopte des sanctions à l’encontre de trois généraux iraniens, ainsi que contre le fabricant de drones Shahed Aviation Industries, pour la livraison de matériels à la Russie.

Le 26, Vladimir Poutine reprend à son compte les accusations portées depuis plusieurs jours par de hauts responsables russes, relatives à l’intention de l’Ukraine de recourir contre la Russie à une « bombe sale » (contenant des éléments radioactifs).

Le 28, le ministère russe de la Défense annonce la fin de la mobilisation « partielle » ordonnée en septembre, qui aurait permis l’engagement de trois cent mille réservistes.

Le 29, l’armée ukrainienne mène une attaque contre la flotte russe mouillée dans la rade de Sébastopol, en Crimée, à l’aide de drones navals et aériens. Deux navires, dont le vaisseau-amiral de la flotte de la mer Noire, la frégate Amiral-Makarov, auraient été endommagés.

Le 29 également, la Russie suspend sa participation à l’accord conclu en juillet avec Kiev sur l’exportation des céréales ukrainiennes depuis les ports de la mer Noire. Moscou dénonce l’« attaque terroriste » menée dans la nuit par l’Ukraine avec des drones contre la flotte russe basée à Sébastopol, en Crimée.

Le 31, une nouvelle attaque massive de missiles russes frappe les infrastructures liées à l’approvisionnement en électricité ou en eau de nombreuses villes ukrainiennes.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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