2-8 août 2018
Canada - Arabie Saoudite. Crise diplomatique
Le 2, la ministre canadienne des Affaires étrangères Chrystia Freeland se dit, sur Twitter, « très alarmée d’apprendre l’emprisonnement de Samar Badawi », la sœur du blogueur Raif Badawi emprisonné depuis juin 2012 en Arabie Saoudite, et déclare qu’Ottawa continue « de fortement appeler à la libération de Raif et Samar Badawi ». L’épouse de Raif Badawi et ses trois enfants ont obtenu l’asile politique au Canada en décembre 2013.
Le 3, l’ambassade du Canada à Riyad déclare sur Twitter qu’elle est « gravement préoccupée » par les arrestations de militants des droits des femmes en Arabie Saoudite, notamment celle de Samar Badawi, et demande leur « libération immédiate », ainsi que celle de « tous les autres activistes pacifiques des droits de l’homme ».
Le 5, le ministre saoudien des Affaires étrangères Adel al-Joubeir dénonce « l’ingérence d’autres États dans les affaires intérieures » de son pays et déclare que les personnes arrêtées au cours des semaines précédentes étaient en contact avec des pays et des « ennemis » étrangers. Riyad déclare non grata l’ambassadeur du Canada dans le royaume, rappelle son ambassadeur au Canada et annonce le gel des échanges commerciaux bilatéraux.
Le 6, Riyad annonce la suspension de ses programmes de bourses universitaires pour ses ressortissants au Canada et la relocalisation des quelque sept mille étudiants et leurs familles installés dans ce pays. De son côté, la compagnie nationale saoudienne Saudi Arabian Airlines annonce la suspension de ses liaisons avec Toronto à partir du 13 août.
Le 8, le Financial Times écrit que Riyad a demandé à la Banque centrale et aux gestionnaires publics de liquider leurs actifs canadiens. En outre, l’Arabie met fin à ses programmes de traitements médicaux de ses ressortissants au Canada.
Le 8 également, le Premier ministre canadien Justin Trudeau assure qu’il continuera de défendre les droits de la personne dans le monde, mais précise qu’il ne souhaite pas avoir « de mauvaises relations avec l’Arabie Saoudite, un pays qui a une certaine importance dans le monde et qui fait des progrès au niveau des droits humains ». L’entreprise ontarienne General Dynamics Land Systems a signé en 2014 un contrat de 15 milliards de dollars canadiens avec l’Arabie Saoudite, relatif à la fourniture de blindés légers.