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2-8 septembre 1988

France. Tempête politique après un dérapage verbal de Jean-Marie Le Pen

Le 2, Jean-Marie Le Pen, dans un discours prononcé à la fin de l'université d'été du Front national, réunie au Cap-d'Agde, traite le ministre de la Fonction publique de « Durafour-crématoire ». Ce sinistre calembour est condamné par l'ensemble des hommes politiques, de gauche comme de droite, tandis que Pierre Arpaillange, garde des Sceaux, demande l'ouverture de poursuites judiciaires. Mais ces dernières ne peuvent être engagées que si l'immunité parlementaire de Jean-Marie Le Pen est levée par l'Assemblée européenne.

Le 5, Raymond Barre annonce le dépôt d'une proposition de loi visant à interdire les fusions de listes entre les deux tours des élections municipales, afin d'empêcher « des combinaisons qui ne font pas honneur à notre démocratie ». Cette initiative est largement approuvée à l'U.D.F. et au R.P.R., tandis que Pierre Mauroy, au nom du Parti socialiste, estime qu'il n'est pas nécessaire de modifier « une excellente loi » dans le but unique d'« aider certaines personnalités à résister à la tentation ».

Le 6, le bureau politique du Front national vote l'exclusion de François Bachelot et la suspension de Pascal Arrighi, qui avaient critiqué le comportement de Jean-Marie Le Pen. Pour les mêmes raisons, Yann Piat, seule député du F.N., sera exclue à son tour le 10 octobre.

Le 8, le R.P.R. adopte pour la première fois une position claire et tranchée à l'égard du Front national : le bureau politique du Rassemblement annonce qu'« il condamnera, lors des prochaines élections, toute alliance, nationale ou locale, avec le Front national ».

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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