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2-9 février 2001

Indonésie. Crise politique

Le 2, l'Assemblée nationale adopte une « réprimande » à l'encontre du président Abdurrahman Wahid, qu'elle accuse d'être impliqué dans deux scandales financiers sans toutefois produire de preuves tangibles contre lui. Ce vote est obtenu grâce au soutien du Parti démocratique indonésien (P.D.I.-P.) de la vice-présidente Megawati Sukarnoputri, qui prend ses distances vis-à-vis du chef de l'État, ainsi que des élus militaires au sein de l'Assemblée et du Golkar, la formation de l'ancien président Suharto. Cette « réprimande », que le P.D.I.-P. considère comme un simple « avertissement », constitue la première étape d'une procédure de destitution: le président a quatre mois pour s'expliquer sur les accusations dont il est l'objet. Abdurrahman Wahid, dont la politique n'a pas permis de résoudre les problèmes qui se posent au pays, s'est privé de la majorité parlementaire qui le soutenait en refusant de rendre des comptes et en privilégiant une conception très présidentialiste de la Constitution. Le chef de l'État, qui nie toute responsabilité dans les scandales évoqués, présente toutefois ses « excuses » et promet de collaborer dorénavant avec le Parlement.

Les jours suivants, des milliers de partisans du président Wahid, qui reste populaire, manifestent violemment en sa faveur dans l'est de Java, berceau du Nahdlatul Ulama, une puissante association d'ulémas fondée par le grand-père d'Abdurrahman Wahid et que ce dernier a lui-même dirigée pendant quinze ans.

Le 9, la vice-présidente se dit « préoccupée » par ces violences assimilées à des menaces, que le chef de l'État n'a pas condamnées.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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