Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

2-9 mars 1983

Vatican - Amérique latine. Visite du pape Jean-Paul II en Amérique centrale

Le 2, Jean-Paul II quitte Rome pour une visite dans sept pays d'Amérique centrale et en Haïti. Ce voyage présente des risques importants aussi bien en raison du climat de violence dans cette région que des possibilités de manipulation à des fins politiques comme l'affirme l'Osservatore romano, journal du Vatican. Dès ses premières allocutions, à San José de Costa Rica, Jean-Paul II invite le clergé latino-américain à ne pas faire de politique et souligne que « l'Église rejette les valeurs matérialistes du capitalisme, comme celles du collectivisme ». Aux évêques d'Amérique centrale réunis en synode, le pape demande qu'ils « œuvrent pour la paix » dans leur région, particulièrement touchée par le sous-développement, l'injustice, la misère, la guerre et les violences.

Le 4, Jean-Paul II est au Nicaragua où l'Église est divisée entre une hiérarchie hostile au gouvernement de gauche et une « Église populaire » dont le pape qualifie la création d'« absurde et dangereuse ».

Le 5, à Panamá, puis le 6 au Salvador, où une trêve des combats entre l'armée et la guérilla a été instaurée, Jean-Paul II est très chaleureusement accueilli.

Le 7, au Guatemala, le pape exprime au général Rios Montt, chef de l'État et membre actif de l'Église du Verbe, une secte protestante de Californie, « son immense peine et sa douleur » après l'exécution, le 3, de six jeunes gens accusés d'activités subversives. S'adressant à des centaines de milliers de paysans indiens rassemblés à Quetzaltenango, dans l'ouest du pays où les opérations militaires de « nettoyage » sont particulièrement dures, Jean-Paul II « demande aux gouvernants, au nom de l'Église, une législation qui protège efficacement les Indiens ».

Après avoir passé la journée du 8 au Honduras, Jean-Paul II achève, le 9, son voyage par Haïti qu'il atteint après une escale de deux heures à Belize. À Port-au-Prince, après avoir prononcé une homélie très critique à l'égard de la situation du pays, sous l'emprise de la famille Duvalier depuis vingt-cinq ans, il inaugure les travaux du Celam (Conseil épiscopal latino-américain) auxquels participent plus de soixante cardinaux et évêques du sous-continent.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

Événements précédents